TunisieLes droits LGBT en Tunisie 5 ans après le soulèvement

Par têtu· le 14/02/2016
LGBT en Tunisie

Dans une tribune publiée sur le site de l'organisation non-gouvernementale Human Rights Watch, Eric Goldstein, son directeur adjoint, revient sur l'avancement des droits LGBT en Tunisie 5 ans après le soulèvement Tunisien.

Alors que la Tunisie est seul pays de la côte sud de la Méditerranée ayant légalisé les associations LGBT, les autorités continuent d'envoyer des hommes en prison du fait de leur sexualité. Ainsi, le code pénal tunisien (article 230) prévoit des peines pouvant aller jusqu'à 3 ans d'emprisonnement pour des actes de sodomie :

Pour prononcer un verdict de culpabilité, il n’est pas nécessaire que la police ait pris des hommes sur le fait, ni qu’il y ait des témoins. La police arrête régulièrement des personnes qu’elle soupçonne de sodomie – ou qu’elle trouve dans des lieux de rencontre gays, ou bien qui ont juste « l’air gay » – et les soumet à un examen anal, a déclaré Badr Baabou, président de l’association Damj (« Inclusion »), l’une des organisations de défense des droits des personnes LGBT légalisées en Tunisie. 

Si l'opinion publique tunisienne n'est pas favorable à l'abolition l'article 230, la société civile commence, quant à elle, à se mobiliser :

La plupart des Tunisiens ne sont pas favorables à l’abolition de l’article 230, qui pénalise la sodomie et le lesbianisme, a déclaré Baabou. Plutôt que d’essayer de changer l’opinion publique, Baabou préfère mobiliser la société civile. Aussi en janvier, Damj a contribué au lancement du Collectif pour les libertés individuelles, un rassemblement de trente associations tunisiennes et internationales défendant les droits fondamentaux, notamment des organisations défendant les droits humains en général et des organisations de défense des droits des femmes. L’abolition de l’article 230 figure en bonne place dans la plateforme du collectif.

L'opposition à l'abolition de l'article 230 sera à n'en pas douter profonde. Pour preuve, le sort réservé le mois dernier à l'association Shams dont les activités ont été récemment suspendu pour une durée de 30 jours. TÊTU avait à cette occasion publié une tribune signée de son Président Yadh Krendel : "Pourquoi faut-il soutenir l'association Shams"

Vous pouvez retrouver l'intégralité de l'article de Eric Goldstein, "Les droits des personnes LGBT cinq ans après le soulèvement tunisien", sur le site de Human Rights Watch.