A Bordeaux, l'Eglise protestante bénit le mariage de deux hommes

Par Julie Baret le 16/03/2016
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A Bordeaux, deux hommes ont célébré leur mariage civilement puis religieusement dans un temple protestant de la ville, comme le rapporte Sud-Ouest.

Samedi 12 mars, Jean-Marcel et Daniel se sont dit « oui » à la mairie de Bordeaux. Ils se sont ensuite rendus au temple protestant situé rue du Hâ pour recevoir la bénédiction du pasteur.
En effet, depuis mai 2015, l’Eglise Protestante Unie de France (EPUdF) autorise les pasteurs qui y sont favorables à bénir les unions des couples homosexuels préalablement mariés civilement, comme c’était déjà le cas pour les couples hétérosexuels. Les conjoints doivent pour cela être membre de l'Eglise protestante. Cette décision avait été adoptée à la majorité – par 94 délégués sur les 105 présents – lors du synode consacré au thème « Bénir, témoins de l’Évangile dans l’accompagnement des personnes et des couples », tenu à Sète dans l'Hérault.  L’EPUdF s’imposait alors comme la deuxième Eglise à offrir une reconnaissance religieuse aux couples homosexuels, après la Mission Populaire Évangélique de France.
Valérie Mali, la femme pasteur ayant béni l’union du couple bordelais samedi, défend cette position dans une ode à la tolérance prononcée au cours de l’office :

La grâce de Dieu passe devant tous les engagements humains. Le débat a duré plusieurs années au sein de l’Eglise protestante, puis le vote a été favorable à 97%. (…) Certains ici sont croyants, d’autres pas, mais nous sommes tous des apprentis de la vie, appelés à devenir les maîtres d’ouvrage de nos existences. L’antidote à toutes nos violences, à nos jugements hâtifs, s’exprime dans la compassion, le dépassement de nos a priori.

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L’Eglise protestante serait-donc plus tolérante que son analogue catholique quand il s’agit d’unir des couples de même sexe ? La réponse tient probablement d’une question liturgique. Alors que chez les catholiques le mariage appartient aux sept sacrements (aux côtés du baptême, de l’eucharistie, de la confirmation, de la pénitence, de l’ordination et de l'onction des malades), il s’agit d’une simple bénédiction chez les protestants.
Pour autant, le public de la cérémonie s’est paré d’une allure politique. En plus de la famille et des amis du couple, des militants LGBT de Bordeaux étaient également présents, ainsi que Marik Fetouh, adjoint au maire Alain Juppé en charge de l’égalité.