Lundi 9 mai, des centaines de personnes se sont réunies sur une place de Montréal, et se sont embrassées ou enlacées pour marquer leur engagement contre l’homophobie.
Ce sont plusieurs centaines de bouches qui se sont rencontrées sur la place Simon-Valois, dans l’arrondissement Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, lundi 9 mai. L’objectif de cette folle embrassade ? Dénoncer et lutter contre les discriminations et les actes homophobes qui continuent de bousculer nos vies, par le biais d’une démonstration publique d’affection réunissant tous les sexes et toutes les orientations sexuelles.
Cette manifestation langoureuse a été lancée par l’association Gai Ecoute et par le Conseil québécois LGBT, en réponse à l’agression homophobe dont a été récemment victime un couple de jeunes hommes à quelques rues d'ici.
En effet, la nuit du 30 avril, Sébastien et son copain Simon s’embrassent devant le bar Chez Françoise. Ils sont alors pris à partie par un groupe d’individus qui les insultent et finissent par les rouer de coups de poings au visage, laissant les deux jeunes hommes particulièrement amochés.
Décidant de prendre le parti de l’amour plutôt que celui de la haine, c’est par une myriade de baisers que Montréal a choisi de répondre à l’agression de deux hommes attaqués parce qu’ils s’embrassaient. Comme le rappelait Gai Ecoute à l'approche de l'évènement :
Personnes LGBT et allié-e-s : affirmons haut et fort que l'homophobie n'a pas sa place dans les rues de Montréal ! Soyons solidaires !
Un "kiss-in" réussit pour revendiquer le droit de s'aimer en public
Présents au "kiss-in", Simon et Sébastien ont d’ailleurs rappelé qu’il "ne faut pas s’endormir", et qu’il est primordial de "continuer d’éduquer, continuer d’en parler, continuer de montrer nos différences et puis de s’aimer devant le monde."
Ce type d’agression n’est effectivement pas un cas isolé dans le pays, l’association Gai Ecoute recense plus d'un appel par jour se rapportant des actes homophobes, tout en sachant que de nombreuses victimes ne portent malheureusement jamais plainte par peur d'être stigmatisées ou par crainte des représailles.
La députée de Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, s'est néanmoins réjouit de ce "kiss-in" organisé par les associations, et garde une position ferme contre la haine homophobe dont ont été victimes Simon et Sébastien :
Est-ce un acte isolé ou pas, je m’en fous. Ça ne devrait pas arriver, point.
Comme le souligne très justement le directeur général de Gai Ecoute, Pascal Vaillancourt, pour Le Journal de Montréal, "on a maintenant la reconnaissance des droits légaux pour les LGBT. Mais le nerf de la guerre, c’est la reconnaissance sociale."
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Crédit photo couverture John Kenney pour Montreal Gazette
