Festival de CannesFestival de Cannes : les grands gagnants 2016

Par Jérémie Lacroix le 23/05/2016
Festival de Cannes Palme d'or Grand prix Queer Palm

Le 69ème Festival de Cannes s'est clôturé dimanche soir. Une journée marquée bien évidemment par la remise de la Palme d'or mais également par celle du Grand prix et de la Queer Palm.

Cette année, la Palme d'or a été décernée au réalisateur britannique Ken Loach pour Moi, Daniel Blake. Fidèle au "cinéma social" qu'il affectionne tant et maîtrise parfaitement, Ken Loach nous livre un portrait au vitriol de la Grande-Bretagne d'aujourd'hui. Le film raconte l'histoire de Daniel Blake - un menuisier de 59 ans - souffrant de problèmes cardiaques. Son médecin lui interdit formellement de travailler mais le menuisier n'a d'autres choix que de rechercher un emploi s'il veut prétendre à l'aide sociale. Sur son chemin, il croisera Rachel - mère célibataire de deux enfants - qui a dû accepter un logement à 450 kilomètres de chez elle pour ne pas finir en foyer d'accueil.
Leurs deux histoires illustrent les aberrations administratives de la Grande-Bretagne d'aujourd'hui. D'ailleurs, dans son discours de remerciement, le réalisateur a dénoncé "les idées néolibérales qui conduisent à la misère des millions de personnes alors qu'une ultra-minorité s'enrichit de manière honteuse". C'est la deuxième fois que Ken Loach décroche la Palme d'or, après Le Vent se lève en 2006.

Xavier Dolan de nouveau récompensé, Thérèse Clerc honorée

Le Grand prix du Jury a été remis au jeune réalisateur québécois Xavien Dolan pour Juste la fin du monde. Inspirée de la pièce éponyme de Jean-Luc Lagarde, le film relate l'histoire d'un jeune auteur qui, après douze ans d'absence, retourne dans son village pour annoncer à sa famille sa mort prochaine. Xavier Dolan, dans un discours particulièrement émouvant, a souhaité rendre hommage à Jean-Luc Lagarde, mort des suites du VIH à 38 ans. Il a achevé son discours sur une magnifique citation d'Anatole France : "Je préfère la folie des passions à la sagesse de l'indifférence".
Enfin, la Queer Palm a également été attribuée ce dimanche. Le prix vient récompenser un film, toutes sections confondues, qui traite des questions LGBT. Cette année, le jury était présidé par les deux cinéastes français Olivier Ducastel et Jacques Martineau, qui ont réalisé dernièrement Théo et Hugo dans le même bateau. La Queer Palm du long-métrage a été décernée à Sébastien Lifschitz pour Les Vies de Thérèse, qui revient sur la vie de Thérèse Clerc, militante féministe de la première heure, décédée en février dernier à l'âge de 88 ans. La Queer Palm du court-métrage a, quant à elle, été attribuée à Gabber Lover d'Anna Cazenave-Cambet. Le film relate l'histoire de deux adolescentes de 13 ans qui dansent le gabber au bord d'un lac ; l'une est amoureuse de l'autre et doit absolument le lui dire. L'année dernière, le prix avait récompensé le superbe Carol de Todd Haynes.