Bien que favorable au "mariage pour tous", Nathalie Kosciusko-Morizet s'était prononcée contre l’ouverture de la PMA et de la GPA. Aujourd’hui elle revient sur ses positions.
« Je suis favorable au mariage pour tous, je suis favorable à l'adoption par les couples homosexuels, je suis favorable à la PMA pour les couples homosexuels » clamait hier Nathalie Kosciusko-Morizet au rendez-vous du POP2017 suivant la campagne électorale, comme le rapporte le Huffington Post.
Candidates aux primaires pour les élections de 2017 – elle annonçait sa candidature lors de la Journée des droits de la femme pour souligner son ambition d’être la première femme à décrocher le mandat présidentiel – ainsi qu’aux législatives de Paris pour la 11ème circonscription de la capitale, Nathalie Kosciusko-Morizet se distingue par une positions pro-LGBT.
En février 2013, la députée LR de l'Essonne était l’une des seuls députés de sa famille politique – encore sous le nom d’UMP – à s’abstenir lors du vote de la loi Taubira ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, aux côtés de Nicole Ameline, Pierre Lellouche, Bruno Le Maire et Édouard Philippe. À droite, seuls Benoît Apparu, Franck Riester et Dominique Tian avaient voté en faveur de l’égalité devant le mariage.
Une opinion versatile...
A l’époque, Nathalie Kosciusko-Morizet justifiait son choix auprès de Libération par son opposition aux autres avancées qui étaient d’après elles permises par la loi, comme l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples homosexuels et de la gestation pour autrui :
Ce n’est pas un refus de choisir, mais une abstention militante et engagée. À la fois mon accord pour l’union de deux personnes du même sexe, et ma détermination contre la porte ouverte à la GPA [gestation pour autrui, ndlr] et la PMA [procréation médicalement assistée]. (…) Je refuse d’être prisonnière d’une alternative qui ne me convient pas : entre approuver une loi qui entraînera PMA et GPA, et refuser une loi contre l’union de deux personnes de même sexe, je m’abstiens.
Désormais, Nathalie Kosciusko-Morizet revient sur cette position en arguant l’égalité des droits pour les homosexuels :
Il faut aller plus loin aujourd'hui, accepter que la PMA soit autorisée non pas seulement pour les couples hétéros mais aussi pour les couples homos, parce que je ne vois pas au nom de quoi on autorise l'adoption par les couples homo et on n'autorise pas la PMA pour les couples de femmes.
Véritable engagement ou simple enjeu électoral ?
Une prise de position aux fortes allures de promesse électorale alors que l’élue Les Républicains fait campagne pour deux élections. D’autant plus qu’elle n’a pas manqué de taxer la droite comme la gauche de ne pas avoir permis, au moment de leur mandat respectif, de se diriger vers plus d’égalité.
Ainsi, d’après Nathalie Kosciusko-Morizet, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy – pourtant président de son parti politique – « on a eu tort de ne pas tenir nos promesses, celles qui permettaient d’aller vers plus d’égalité des droits », mais « en 2012, j’aurais probablement fait autrement » et « je n’ai pas aimé la façon dont ils [les socialistes] sont allés chercher un gain politique sur un sujet de société (…) cela ne témoigne pas de grandeur (…) mais sur le fond c’est une évolution qui devait être reconnue ».
Quoi qu’il en soit, la position progressiste de Nathalie Kosciusko-Morizet sur les questions familiales et sociétales – comme la déchéance de nationalité contre laquelle elle s'est opposée – se démarque au sein de sa famille politique. A l’inverse, Hervé Mariton et Jean-Frédéric Poisson, tous deux candidats pour l’investiture des Républicains en vue des élections présidentielles de 2017, ont déjà exprimé leur intention de revenir sur la loi Taubira.
L'heure n'est néanmoins pas à la légalisation de la gestation pour autrui, Nathalie Kosciusko-Morizet se disant "très opposée" à ce qu'elle qualifie de "sujet très différent".
Pour en savoir plus :
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Crédit photo couverture Ulysse Bellier/Flickr
