La réplique de Cristiano Ronaldo à Koke : coming-out ou toquade ?

Par Julie Baret le 22/11/2016
Cristiano Ronaldo Koke réplique coming-out

Insulté par un joueur en des termes homophobes, le footballeur Cristiano Ronaldo aurait rétorqué "oui je suis un pédé, mais un pédé riche".

Samedi, le Real Madrid s'opposait à l'Atlético sur la pelouse du stade Vicente Calderón. Mais alors que les deux équipes madrilènes s'affrontaient la balle au pied, les joueurs Jorge Resur­rec­ción Mero­dio  - surnommé Koke - et Cristiano Ronaldo se sont également écharpés verbalement dans la zone de réparation, récoltant chacun un carton jaune.

"Si on se voit à Madrid, tu vas voir ce que je vais te faire"

De retour dans les vestiaires quelques minutes plus tard, le triple Ballon d'Or portugais aurait alors raconté l'altercation à ses coéquipiers; une conversation relatée par la radio espagnole Cadena Cope et retranscrite par RMC Sport :

Ronaldo : Koke m'a traité de pédé !
Un coéquipier : Quoi ?
Ronaldo : Tu es une pédale, voilà ce qu'il m'a dit. Je lui ai dit: "Si on se voit à Madrid, tu vas voir ce que je vais te faire."
Un coéquipier : Et qu'est-ce que tu vas faire ?
Ronaldo : Rien, qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
Un autre coéquipier qui entre alors dans la conversation : Qui t'a dit ça ?
Ronaldo : Koke. Il m'a traité de pédé. Je lui ai dit : "Un pédé oui, mais un pédé riche, connard."

Nouvelle pièce du puzzle CR7 ?

Outre le mépris social véhiculé par ces paroles, d’aucuns voient déjà dans cette réplique le coming-out tant attendu de CR7. Depuis plusieurs années, la sexualité du joueur est en effet l’objet de rumeurs. En particulier depuis 2013, lorsque Rihanna a expliqué qu’elle “avait beaucoup d’amis gays” et qu'elle "soutenait la diversité sexuelle" alors qu’un journaliste l'interrogeait sur Cristiano Ronaldo. Des photos de vacances avec son ami proche Badr Hari, un boxeur de nationalité algérienne à qui il rendait visite plusieurs fois par semaine, n’ont pas manqué d’alimenter le feu des ragots. Pourtant, toujours pas de coming-out à l’horizon.
Heureux papa d’un petit Cristiano Junior, 6 ans, la star du football ne s’est affiché qu’avec des femmes à son bras, et notamment la sublissime mannequin russe Irina Shayk. Sa dernière conquête en date ? Elisa de Panicis, ancienne candidate d’une émission de téléréalité espagnole.

Un verbiage homophobe symptomatique de l'univers footballistique

Le coup de chaud de Koke et Cristiano Ronaldo pourrait donc ne refléter que l’homophobie palpable qui règne sur la pelouse du sport à onze, où “p*dé” fait partie du lot d’insultes quotidien. De l’autre côté de l’Atlantique, plusieurs fédérations de football d’Amérique latine - à l’instar du Chili, du Mexique, du Honduras, du Salvador, du Paraguay et du Pérou - ont déjà été condamnées à verser plusieurs dizaines de milliers d’euros d’amende et même privées de matchs par la FIFA en raison des chants homophobes entonnés par leurs supporters.
Lors des Jeux olympiques de Rio en juillet 2016, ce sont les joueuses de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis qui avaient fait les frais de ces insultes coutumières dans les gradins brésiliens.
Las de cette violence à répétition, Jesús Tomillero, le tout premier arbitre espagnol à dire haut et fort son homosexualité, avait même décidé de quitter le football. Une nouvelle tentative d’arbitrage sur terrain l’avait conduit à recevoir des menaces de mort. Il collabore depuis avec les autorités politiques pour lutter contre les discriminations autour du ballon rond ; un match qui devrait redoubler de prolongations.
 

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