violences LGBTphobesMetz : Ceux qui voulaient "casser du pédé" arrêtés grâce aux caméras de surveillance

Par Julie Baret le 04/01/2017
Metz agression homophobe

Dans la nuit du samedi au dimanche 18 décembre, cinq jeunes ont roué de coups un couple d'hommes sortant d'un bar gay à Metz. L'un d'eux accuse plusieurs fractures au visage.

Nous sortions [du bar gay de Metz] L’Endroit et nous nous dirigions vers le parking (...) lorsque nous avons croisé cinq jeunes à hauteur du tribunal. L’un d’eux m’a frappé au visage sans prévenir tandis que les autres ont commencé à crier : "On va casser du pédé."

Le 19 décembre dernier, Jean Toniolo, adjoint au maire d'Homécourt, raconte au Républicain Lorrain l'agression dont il a été victime la veille avec son compagnon Christophe Trépaut, 42 ans, coiffeur dans la même ville. Ce dernier, qui a tenté de s'interposer contre les assaillants, est sorti défiguré de l'altercation : double fracture du nez, fracture du sinus et du plancher orbital, ainsi que des œdèmes oculaires. Il s'est vu accorder 15 jours d'incapacité totale de travail. Jean Toniolo compte plusieurs hématomes et douleurs musculaires ; il a été arrêté pendant six jours. Il décrit ses assaillants comme des "furies" qui ont tabassé et roué de coups de pied son compagnon tandis que celui-ci était à terre : "Trois portaient les coups et deux autres nous criaient de déguerpir et de ne pas en rajouter." Selon lui, il s'agit "ni plus ni moins d'une expédition punitive contre les homosexuels", les agresseurs ayant ensuite hurlé qu'ils allaient "en trouver d'autres" lorsqu'ils fuyaient l'arrivée des forces de l'ordre.

Metz agression homophobe
Christophe Trépaut et Jean Toniolo - © Jean Toniolo/Facebook

Des suspects d'une vingtaine d'années

L'exploitation de la vidéoprotection installée dans le quartier a depuis permis d'identifier les auteurs de l'agression, rapporte le Républicain Lorrain. Lundi 2 janvier, la police a interpellé quatre individus âgé de 23, 24 et 29 ans : un habitant de Rozérieulles, une ville voisine, et trois habitant de Metz dont une femme. Cette dernière ainsi qu'un autre suspect ont par la suite été relâchés, mais les deux individus restant ont été placés en garde à vue et auditionné par un magistrat afin de décider d'éventuelles poursuites. Selon le site d'informations locales Loractu.fr, le parquet de Metz s’apprête à ouvrir une information judiciaire pour violences volontaires commises en réunion, ce qui entraînera probablement la mise en examen des deux suspects.
Lors de leur audition, les deux suspects ont toutefois minimisé le caractère homophobe de l'agression, lequel peut alourdir les peines retenues. Cette dimension devrait pourtant être corroborée par des nombreux témoins, d'après le journal luxembourgeois Le Quotidien.
Un cinquième suspect est toujours recherché par les enquêteurs de la brigade des violences urbaines de la sûreté départementale.