santéPalmarès : les 10 pires excuses que l’on se donne pour ne pas se protéger des IST

Par Jérémy Patinier le 21/02/2017
IST pires excuses ne pas se protéger

Quand vient le moment de chercher une capote dans le fond d’un sac, on trouve souvent plein de bonnes raisons pour ne pas la mettre. Les « protections imaginaires » sont autant d'idées reçues sur les IST – infections sexuellement transmissibles –, des clichés qui rassurent, minimisent et justifient nos prises de risques.

 

« Il dit qu’il est safe / clean, qu’il a fait un test »

On peut avoir une IST ou le VIH et ne pas le savoir ! La phase de primo-infection  du VIH par exemple, lorsque le VIH se réplique à vitesse grand V dans l’organisme, et quand on est extrêmement contaminant, ne présente pas de signes clinique de l’infection.
Les tests avec une goutte de sang donnent le statut sérologique au delà des trois derniers, pas au jour J de la piqûre. Il faut donc en refaire régulièrement (si on a pris des risques) pour être sûr de son statut. Les tests avec prise de sang au-delà des six dernières semaines.
Le VIH on l’attrape souvent avec quelqu’un qui pense être séronégatif. Les IST sont parfois sans symptômes (voir plus loin).
Un préservatif ou la PrEP permet de ne pas rester sur ce genre de pré-supposés.
- Et puis, évitons de dire « clean », une personne séropositive n’est pas sale (lire ici pourquoi).
- Voir ici le palmarès des préservatifs imperceptibles.

(Vidéos réalisées lors d'une campagne de prévention sur YAGG)
 

« Il dit que c’est la 1ère fois qu’il fait ça sans capote »

Certes, mais que veut-il dire par là ? Qu’il est sûr de ne pas avoir d’IST, qu’il ne fait pas ça sans capote mais qu’il est sous traitement et indétectable ?
Il suffit d’une seule relation avec une personne séropositive non-traitée (ou qui l'ignore) pour être contaminé.
 

"Il est vierge"

Comment en être certain ?
 

« Avec lui, je n’en mets pas, j’ai confiance »

La confiance c’est super, mais un dépistage, c’est mieux.
Même l'amour ne change rien aux IST. Même avec les meilleurs sentiments du monde, il est possible d'infecter son ou sa partenaire si on n'a pas pris soin de passer un test de dépistage.
 

« Allez, pour une fois, ça ne va quand même pas tomber sur moi… »

Il suffit d’une fois, avec un partenaire, pour qu’une IST, a fortiori le VIH, passe. Bien sûr, il y a des facteurs qui aggravent ou limitent les risques, mais, techniquement, ça peut tomber sur n’importe qui (et surtout quand on est gay, car l’incidence des IST est plus forte).
 

« Il est trop beau, je ne risque rien ! » ou « Il est d’un bon milieu / il est de bonne famille / il a un beau métier »

Il y a plein de personnes séropositives CSP+ super canon qui sont de très bonne famille. Comme l’inverse. Physique, milieu, expériences : le VIH et les autres IST ne font pas ce genre de distinction !

« On ne voit rien ! Il n’a aucun signe, même sur le gland… »

Certaines IST sont dites « asymptomatiques », c'est-à-dire qu’elles ne provoquent pas de boutons, même si certaines présentent des lésions ou des écoulements. LE HPV par exemple peut dormir dans le corps pendant longtemps, être transmis à tous les partenaires et se réveiller un jour. Les premiers signes u VIH dans le corps sont comparables à ceux d'une grippe, mais peuvent varier d'un individu à l'autre.
Il faut soigner les IST pour les éliminer vraiment. et pour cela : dépistage et rendez-vous chez une médecin ! Pour le VIH, se dépister souvent - et souvent quand on sait que l'on a pris un risque récemment, c'est la garantie de se mettre sous traitement et de gérer son évolution.
En cas de prise de risque de moins de 48h, le Traitement d'urgence, le TPE, est délivré dans les hôpitaux et permet d'éviter la contamination.
 

« C’est un pote de pote, on s’est rencontrés chez des amis…, et je n’ai pas de séropos dans mes amis ! »

Certaines personnes séropositives choisissent de ne pas le mentionner, ni à leurs familles ni même à leurs amis. Alors imagine à des inconnus, ou des potentiels plans que le VIH feraient fuir alors même que s’ils sont traités correctement, qu'ils ne sont pas transmissibles…
D’ailleurs connaissez-vous vraiment la vie des personnes séropositives ?
 

« Je suce mais je prends pas dans la bouche… »

C’est déjà pas mal, de ne pas avaler le sperme pour éviter le VIH qui le véhicule. Mais ce n’est pas suffisant : la transmission de certaines IST peut être portée par le liquide séminal ou les simples contacts physiques…
Lire ici : Quels sont les vrais risques d’une fellation non-protégée ?
 

"Je suis allergique au latex... ou au lubrifiant".

Peut-être, mais il existe des préservatifs de taille, de goût et de matières différentes et même des imperceptibles... Ne reste plus qu'à trouver celui qui vous correspond !
 

Et aussi... les excuses valables

« Il est traité et a une charge indétectable »…

Avoir des relations avec une personne dont on est sûr de la charge virale, et qui prend son traitement correctement, est une façon de se protéger. Mais c'est toujours mieux de compléter avec un préservatif si possible pour s'assurer d'être protégé des IST.
 

« Je prends la PrEP »

Si tu es protégé par la PrEP correctement, ça peut se comprendre, mais quand on prend la route, on met toujours sa ceinture et on s’assure qu’il y ait un airbag. Deux moyens valent mieux qu'un (surtout si au moment M, on oublie le préservatif, ou qu'on a mal respecté le shéma de prise de sa PrEP).
 

En cas de prise de risque

En cas de prise de risque sexuelle et/ou sanguine (rupture ou oubli de préservatif ; partage d'une seringue ; blessure avec un objet souillé de sang…), réagissez le plus rapidement possible : rendez-vous aux urgences de l'hôpital le plus proche dans les heures qui suivent (au mieux dans les 4 heures) sans dépasser les 48 heures, afin que vous soit proposé un traitement d'urgence. Il est préférable de vous y rendre avec votre partenaire ; et si ce dernier est séropositif au VIH et en traitement, avec son ordonnance.