Insultes homophobes contre Xavier Jugelé, le ministre de l'Intérieur saisit la Justice

Par Jérémie Lacroix le 26/04/2017
insultes homophobes à l'encontre de Xavier Jugelé

Des insultes homophobes ont été proférées sur la toile à l'encontre de Xavier Jugelé, le policier tué sur les Champs-Elysées. Le ministre de l'Intérieur a saisi la Justice pour "provocation à la haine et à la violence en raison de l'orientation sexuelle".

Hier matin, un hommage national était rendu à Xavier Jugelé, policier assassiné lors d'une attaque terroriste sur les Champs-Elysées. Son compagnon, Etienne Cardiles, a prononcé un discours que d'aucuns ont salué pour sa dignité et sa justesse.
Si l'heure était au recueillement pour les proches de la victime, ses collègues, l'ensemble des forces de l'ordre et une large partie de la population endeuillée, d'autres n'ont pas hésité à déverser des insultes homophobes sur la toile à l'encontre de Xavier Jugelé, notamment en commentaire de l'hommage rendu par Flag ! (l'association des policiers et gendarmes LGBT à laquelle Xavier Jugelé adhérait) sur Twitter. Les messages injurieux ont depuis été effacés.
Plusieurs signalements sur la plateforme Pharos (Plateforme d'Harmonisation, d'Analyse, de Recoupement et d'Orientation des Signalements), qui permet de signaler les "contenus ou les comportements illicites" sur internet, ont également été réalisés par des internautes choqués par ces messages de haine propagés par certains utilisateurs. Plusieurs commentaires publiés le 22 avril sur Facebook et Twitter ainsi qu'une vidéo postée sur Youtube sous le pseudonyme "Ernest Manurhin" sont notamment visés. L'internaute, tristement connu pour déverser sa haine sur les réseaux sociaux, s'est félicité de la mort de Xavier Jugelé l'insultant de "grosse jaquette" et de "payday".
Alerté par Flag ! et Stop homophobie, le ministre de l'intérieur Matthias Fekl a jugé ces commentaire "ignobles et intolérables" et a saisi la procureure de Nanterre sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale - qui oblige toute administration ou fonctionnaire à signaler une infraction constatée - pour "apologie de crimes" et "provocation à la haine et à la violence en raison de l'orientation sexuelle".