transidentitésCes "petits" moments de transphobie trop ordinaire (Témoignages)

Par Jérémy Patinier le 20/11/2017
transphobie

Vous êtes vous déjà demandé, si vous êtes cisgenre, ce que cela faisait, au quotidien, d’être trans ? Leur quotidien ressemble parfois encore (souvent) à un parcours de combattant·te, plus qu’à une marche heureuse vers l’égalité et l’autodétermination. Deux personnes trans nous racontent leurs « merveilleuses aventures au pays des transphobes »…

 

CLÉMENTINE

Je ne me passerais pour rien au monde de mon droit de vote, quitte à me faire outer à chaque fois. Ils me disent « madame », « ta maman » à ma fille, mais aussi mon prénom de naissance au moment de signer le registre. Tout le monde n’a pas fait comme à Rennes, qui a choisi de ne plus mentionner ni le genre ni le prénom (juste le nom de famille) des personnes trans… Je prends sur moi, mais ce sont des micro-agressions à chaque fois.
Si tu n’as pas un passing (une représentation du genre attendue, ndlr) évident, ça arrive tout le temps. Même avec une carte Navigo en règle, on demande une pièce d’identité pour vérifier qui tu es. En général je briefe mes interlocuteurs par mail, je leur dis : « C’est madame ». Sinon, je m’oute tout de suite.
Au quotidien, j’ai toujours, au cas où, des papiers, des factures, avec mes deux prénoms, pour justifier. Il faut normaliser, rassurer, éduquer… que ça devienne banal. Le problème c’est que c’est aléatoire. Ça dépend toujours des personnes en face de vous… Dans un commissariat, on m’a appelée ostensiblement « Monsieur ». Alors que le juge des enfants m’appelle « Madame ».
Ce matin, je suis allée faire une prise de sang dans le cadre de mon suivi hormonal. J’ai encore été obligée de raconter ma vie : « Je suis une personne trans, je préfère que vous m’appeliez madame devant tout le monde ». Elle m’a demandé trois fois de confirmer… puis m’a demandé la date de mes dernières règles.

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Couverture : crédit illustration Julien Polomé
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