artLe coup de crayon politico-érotique de l'artiste Soufiane Ababri

Par têtu· le 04/12/2017
Soufiane Ababri

Soufiane Ababri a quelque chose en lui de Lawrence d’Arabie, au service de Sa Majesté et de l’homosexualité. Ses dessins sont un mille-feuille d’histoire intime, d’histoire coloniale et de fantasme oriental.

Depuis que nous lui avons proposé d'exposer ses Bedwork(s) dans nos pages "Images" (TÊTU numéro 216), Soufiane Ababri a encore bien grandi. Sa dernière prouesse, qui a tapé dans l’œil de l’écrivain Max Lobe, a été d’infiltrer son art homo-érotique au Cameroun, à Douala, lors de l’exposition Moving Frontiers qui vient de fermer ses portes. Bedwork continuera notamment d'égayer la 14e Biennale de Lyon jusqu’au 7 janvier 2018 et on peut savourer quotidiennement les dessins de Soufiane sur son blog ou son compte Instagram.

Par Elie Villette

[...] Ababri, ce sont des croquis, des instantanés de vies non héroïques mais bel et bien érotiques, une sexualisation de la banalité en réponse à la banalisation de la sexualité. Le tout au crayon de couleur, façon pratique mineure, à tendance plan amateur. Des dessins bruts, de l’art premier sans désir de fécondité mais toujours callipyge, comme un rite de virilité. Un art qui invite à l’onanisme et que Soufiane pratique en réaction aux odalisques, ces jeunes esclaves vouées au plaisir du sultan dans la tradition orientaliste, peintes par Ingres ou Delacroix. Or l’Orient c’est loin, si loin que Ingres n’y a jamais mis les pieds. Ababri, lui, y traîne ses savates la moitié de l’année, partagé entre Paris et Tanger, sa ville, « loin de la Kasbah et de l’exotisme que cherchent les occidentaux ».

Soufiane Ababri
 

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