Une immense fête queer prend d'assaut un hôtel Trump pour dénoncer les violences

Par Julie Baret le 29/01/2018
fête queer WERKforconsent hôtel Trump

Une foule d’activistes s’est réunie devant l'hôtel Trump à Washington, le 27 janvier, pour danser au milieu de pancartes annonçant que « The future is queer. »


« Hey Donald on est là ! » alpaguait sur Facebook la National LGBTQ Task Force, le 27 janvier. À la sortie de sa Creating Change Conference, l’association LGBT a rejoint l’immense fête queer qui se déroulait devant le Trump International Hotel de Washington pour dénoncer les violences sexuelles commises contre les personnes LGBT, sous le slogan #WERKForConsent (Remue tes fesses pour le consentement).

« If you wanna be my lover, you gotta get my consent » - Spice Girls

« L’administration Trump a œuvré sans relâche pour faire taire et isoler les victimes de violences sexuelles, en particulier les populations marginalisées – comme les queers et les trans, les personnes de couleur, les migrants, les travailleurs du sexe, les personnes en situation de handicap – qui les vivent à des niveaux supérieurs », dénonçait l’association organisatrice Werk for peace, rappelant que « Donald Trump lui-même a été accusé de comportement inadéquat par au moins 19 femmes. »
Au nom de « l’autonomie des corps », Werk for peace, née après les attentats d’Orlando où 49 personnes ont été assassinées dans une boite de nuit gay, a appelé ses soutiens à danser et défiler sur une playlist largement dominée par Beyoncé, Gaga et Kesha. Plusieurs démonstrations de voguing ont égayé la partie. Dans son habituel short en jean à bretelles arc-en-ciel, on reconnaissait le fondateur de Werk for peace, qui avait déjà enflammé la soirée de protestation sauvage organisée devant la maison de Mike Pence l’an dernier : « Notre but, c’est de ramener le dancefloor dans la rue, d’occuper l’espace pour dire qu’on est là, qu’on est queer et qu’on ne bougera pas de là, a-t-il expliqué à Buzzfeed ce samedi. Pour moi qui ai personnellement connu des violences sexuelles, la danse est une thérapie réparatrice ».


Partant du Trump International Hôtel à Washington, la foule s’est dirigée vers le conseil du district de Columbia où étaient discutés ce jour-là deux projets de loi : l’un pour décriminaliser le sexe tarifé, l’autre pour combattre le harcèlement sexuel à l’échelle de la ville. « On a dansé, on a chanté, on a pleuré, on a jeté des confettis biodégradable, déroule un participant sur Instagram. Et quand je pensais qu’on ne pouvait pas faire mieux, la Marche contre le muslim ban [soit le décret anti-migration de Donald Trump, ndlr] nous a rejoint et on a célébré ensemble la diversité. »

fête queer WERKforconsent hôtel Trump
photo @aletweetsnews/Twitter

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Année Trump, année la plus mortelle pour les LGBT

Frappée par la spectaculaire hausse des crimes anti-LGBT ces derniers mois, la Coalition nationale des programmes anti-violence, qui dévoilait un rapport glaçant en août dernier, s’est fendue d’un nouveau rapport de mi-période en janvier.
Au total, 53 meurtres LGBTphobes ont été enregistrés par le réseau en 2017, soit un homicide par semaine. C’est le chiffre le plus haut enregistré par la Coalition en 20 ans d’existence. C’est aussi une hausse de 86 % par rapport à 2016, et une illustration de l’intersectionnalité des luttes : sur 53 victimes, 22 sont des femmes noires trans. « La Coalition espère que le partage de cette information incitera les gens à rejeter les préjugés contre les LGBT lorsqu’ils en entendront, stipule le rapport, et à résister à toute rhétorique haineuse, qu’elle soit déroulée par l’administration ou les législateurs. »
 
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