LGBTQI+Toulouse : un an de prison ferme pour une agression homophobe

Par Marion Chatelin le 20/08/2018
Toulouse

Une jeune fille homosexuelle a été agressée sur une place du centre ville de Toulouse, le lundi 13 août 2018, alors qu'elle venait d'embrasser sa petite amie. Le caractère homophobe a été retenu par le tribunal correctionnel. Le prévenu a écopé de 12 mois de prison ferme.

3h45 du matin. Lundi 13 août 2018, sur la place Wilson, dans le centre ville de Toulouse, deux jeunes filles âgées de 18 ans sont en train de s'embrasser lorsque plusieurs individus s'approchent d'elles. Après un florilège d'insultes lancées à leur encontre, le principal prévenu s'en est pris physiquement à l'une d'entre elles. « Ils ont commencé par des insultes homophobes, étant accompagné d'un homme efféminé et d'un autre travesti. Il (le prévenu) a tenté par deux fois de me mettre un coup de pied dans la tête, et a atteint mon ventre. Cela parce que j'embrassais sur la bouche ma petite amie », écrit l'une des deux victimes dans une lettre envoyée au tribunal correctionnel de Toulouse, rapportée par le quotidien La Dépêche.

« On s'amusait, ce n'était pas méchant »

Les deux victimes sont profondément traumatisées : « Je ne peux plus dormir sans faire de cauchemar. Je fais régulièrement des crises d'angoisse », écrit l'une d'entre elles au tribunal.

Munis du signalement, les policiers ont retrouvé cet individu de 21 ans à proximité. Il s’est rebellé lors de son interpellation et a été placé en garde à vue au commissariat central. Le prévenu n'a pas voulu reconnaître le caractère homophobe de cette agression lors de son procès : « Je ne les ai pas vus s'embrasser. Ça ne m'aurait pas dérangé si c'était le cas », explique-t-il devant le président du tribunal correctionnel de Toulouse. Pourtant, les caméras de vidéosurveillance ont alerté la police municipale. « On vous voit vous échauffer, sautiller, remonter votre t-shirt à mi-torse, vous mettre en garde comme dans un match de boxe, ça sert à quoi de faire ça ? », interroge le président. « À rien, on s'amusait ce n'était pas méchant », a répondu l'accusé.

L'individu a écopé de 12 mois de prison ferme dont deux mois avec sursis.

 

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