LGBTphobieLa Cour suprême des Etats-Unis donne raison à une fleuriste homophobe

Par Antoine Patinet le 26/06/2018
cour suprême

La Cour suprême des Etats-Unis a annulé une décision de justice qui condamnait une fleuriste qui refusait de servir un couple gay au nom de sa "foi chrétienne". Et, ce n'est pas la première fois...

Vendre des fleurs. Mais seulement aux hétéros. La Cour Suprême des Etats-Unis vient de donner raison à une fleuriste qui avait refusé, au nom de sa foi religieuse, de faire une composition florale pour le mariage d'un couple gay.
La haute cour a annulé une précédente décision de justice qui condamnait la commerçante, mais l'instance ne s'est toutefois pas emparée du dossier, le renvoyant directement à la Cour suprême de l'Etat de Washington. Si c'est une "excellente nouvelle pour la liberté", selon l'organisation Alliance Defending Freedom, qui soutient la fleuriste, c'est aussi et surtout une preuve de la réticence de la Cour Suprême à s'emparer à nouveau d'un dossier aussi clivant pour la société américaine.

Un pâtissier devant la Cour Suprême

Lors d'une précédente affaire, la Cour suprême avait partiellement donné raison à un pâtissier qui avait refusé de faire un gâteau de mariage à un couple gay. Comme la fleuriste, le commerçant avait invoqué sa foi chrétienne, et expliqué qu'il ne pouvait prendre une commande venant du couple. Ses avocats ont assuré que le gâteau représentait l'institution du mariage et qu'il véhiculait donc un message, contrairement à un banal croissant.

L'affaire du pâtissier, soutenu par une vingtaine d'Etats américains, en plus de tout ce que l'Amérique compte de groupes de pression chrétiens et conservateurs, mais aussi par le gouvernement de Donald Trump, avait fortement divisé les Etats-Unis. 

Le débat n'est pas fini

D'un côté ceux qui pensent que les commerçants se doivent de servir tous les clients, quelle que soit leur orientation sexuelle. De l'autre, ceux qui estiment que les commerçants doivent pouvoir bénéficier d'"exemptions" au nom de la liberté religieuse, et ne peuvent être forcés à mettre leur talent au service d'actes violant leurs "convictions intimes".

Ce débat autour de grands principes protégés par la Constitution - liberté de croyance, égalité sexuelle et liberté d'expression - est appelé à se poursuivre, car de multiples tribunaux dans tous les Etats-Unis sont saisis de plaintes sur le sujet.

Avec AFP

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