TruvadaDurban 2016 : l’essai français sur la PrEP donne de bons résultats

Par Julie Baret le 21/07/2016
Durban PrEP essai thérapeutique IPERGAY

Hier à Durban, au cours de la 21ème Conférence internationale sur le sida, les résultats du traitement préventif contre le VIH – ou PrEP – ont été rendus public.

« Les résultats de la phase de l'essai "en ouvert" confirment la très bonne efficacité et la très bonne tolérance de la PrEP à la demande pour prévenir le risque d’infection chez des HSH (les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ndlr) à haut risque » annonçait hier le professeur Jean-Michel Molina en charge de l’essai thérapeutique sur l’utilisation préventive du traitement anti-rétroviral chez les séronégatifs, également appelée PrEP.
Entre novembre 2014 et juin 2016, 362 volontaires ont ainsi été suivis dans le cadre de l’essai thérapeutique IPERGAY réalisé par l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) sur la Prophylaxie Pré-exposition à la demande. Le médicament actuellement utilisé est le Truvada®, « une combinaison de deux anti-rétroviraux couramment utilisés pour le traitement des personnes séropositives » comme le précise le site d'IPERGAY. Et les résultats définitifs de la dernière phase (dite « en ouverte ») dévoilés hier semblent très prometteurs : un seul volontaire a été infecté par le VIH au cours de l’essai, or il avait arrêté son traitement tout en continuant à avoir des rapports homosexuels non protégés.

Quels avantages de la PrEP ?

Une conclusion qui pousse le professeur Molina à affirmer que « la question n'est plus aujourd'hui de savoir si la PrEP est efficace et doit être utilisée, mais comment la mettre rapidement à disposition des personnes les plus à risque ». D'ailleurs, si la PrEP peut également être prise en continu, Jean-Michal Molina note les avantages de sa prise à la demande, c’est-à-dire lors des périodes d’activités sexuelles :

L’intérêt de l’essai IPERGAY c’est une prise à la demande, c’est-à-dire que les gens ne prennent le traitement que lorsqu’ils s’exposent aux risques. Pourquoi prendre tous les jours un traitement qui est contraignant, qui a des effets secondaires, qui a un coût relativement important ? Le proposer à la demande, c’est une façon pour la personne de se protéger quel que soit le type de prévention que le partenaire va utiliser.

La PrEP est déjà disponible dans certains hôpitaux et prise en charge par la sécurité sociale depuis la fin de l'année 2015 (selon une recommandation temporaire d'utilisation) mais d’après le professeur Molina, ces « résultats devraient favoriser une plus large utilisation de la PrEP dans les populations à risque, dans les pays où la situation de l'épidémie le justifie ».

Vers un essai à plus grande échelle

En outre, L’ANRS lancera à la fin de l’année un nouveau programme de prévention, ANRS PREVENIR, destiné à évaluer l’efficacité de la PrEP à grande échelle, en Île-de-France, auprès de 3000 personnes « à haut risque d’infection par le VIH » à savoir entre autres les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), les personnes transgenres et les personnes migrantes.
Pour autant, la PrEP reste un outil de prévention additionnel, et la priorité est donc toujours à la prévention diversifiée ou combinée qui comprend à la fois le préservatif – la PrEP ne protégeant pas des autres infections sexuellement transmissible – le dépistage régulier, et la prise de traitement immédiate pour les personnes séropositives.

Pour en savoir plus :

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Crédit photo couverture prep-info.fr