Marche des fiertésOuverture du procès du meurtrier présumé de la Gay Pride de Jérusalem

Par Jérémie Lacroix le 22/03/2016
Procès,Gay Pride,Yishai Schlissel

Dimanche, s'est ouvert le procès de Yishai Schlissel, le juif ultra-orthodoxe accusé d'avoir agressé à l'arme blanche plusieurs participant(e)s de la Gay Pride de Jérusalem, dont une mortellement.

Le 30 juillet 2015, lors de la Gay Pride de Jérusalem, Yishai Schlissel avait attaqué sept participants avec un couteau de cuisine de 15 cm. Shira Banki, jeune adolescente de 16 ans, avait succombé à ses blessures.
Dimanche, à l'ouverture de son procès, l'accusé a refusé de se lever à la demande des juges, déclarant ne pas reconnaître l'autorité de la Cour pour le juger :

Dieu, le créateur du monde, ne vous a pas donné l'autorité de me juger. Je ne suis donc pas disposé à poser ou à répondre à des questions

L'avocat du prévenu a défendu que son client n'avait pas l'intention de tuer des participants de la Gay Pride mais seulement de les blesser. L'accusation, représentée par Oshrat Shoham, a alors souilgné que Yishai Schlissel n'avait jamais expliqué son geste de cette manière dans sa déposition. D'ailleurs, l'accusation va tenter de faire appeler à la barre des témoins afin de prouver que l'accusé avait bien l'intention de donner la mort.
En outre, Yishai Schlissel avait été aperçu en train de distribuer des tracts appelant au meurtre des homosexuels quelques jours avant l'attaque. Il n'avait pourtant pas attiré l'attention des services sécurité alors que ce dernier venait d'être libéré de prison et était encore sous contrôle judiciaire. En effet, Yishai Schlissel avait déjà été condamné à 10 ans de prison pour avoir attaqué la même Gay Pride en 2005.
Pour Eran Tzidkiyahu, témoin de l'attaque de la parade en 2015, les services de sécurité n'ont pas fait leur travail car Yishai Schlissel était un haredi, un juif ultra-orthodoxe. C'est d'ailleurs pour cela qu'il aurait réussi à pénétrer le cortège alors que l'accès lui avait été refusé une première fois par la police.
Eran Tzidkiyahu a déclaré :

Un mois et demi plus tard, toute personne brandissant un couteau aurait été abattue sur-le-champs, même si elle cessait de représenter une menace pour les civils.

L'attaque commise par Yishai Schlissel avait profondément marqué la société israélienne. Les autorités orthodoxes s'étaient également jointes aux condamnations unanimes.
La municipalité a décidé d'ériger un mémorial à la mémoire de Shira Banki sur la Place de Sion, qui sera rebaptisée Place de la Tolérance.