Les mots à la boucheLes Mots à la bouche aiment toutes les familles

Par Les Mots à la bouche le 31/12/2016
littérature LGBT

Chaque semaine Les Mots à la bouche vous proposent une sélection de leurs coups de cœur littéraires. Vous vous en lécherez les babines !

Les fêtes de fin d’année mettent souvent les familles à rude épreuve. On en profite pour vous offrir trois regards décalés et bienveillants sur des familles compliquées : Mathieu Simonet sur la folie de son père, Justin Torres sur son enfance à Brooklyn, et Meg Wolitzer qui suit le destin des quatre enfants d’une famille lors de la libération sexuelle.
littérature LGBT

Barbe rose, roman de Mathieu Simonet, Seuil,190p, 16€

Synopsis :  Après La Maternité, consacré à sa mère, Mathieu Simonet reconstitue dans ce nouveau livre la personnalité de son père écrivain, piégé par la folie. Dans une alternance de scènes assez romanesques et souvent drôles et émouvantes (avec les psychiatres, avec le père bien entendu ou la mère), extrêmement bien dialoguées, mais aussi d'extraits de correspondance de son père avec Jean Cayrol, de fragments de ses journaux et de ses romans inachevés, l'auteur sonde ce père schizophrène et entreprend de donner forme, de son vivant, à l’œuvre virtuelle qu'il n'aura jamais publiée. Du reste, il se résigne à n'avoir aucune image globale et cohérente de cette figure paternelle et poursuit son entreprise littéraire, à travers ce manifeste pour une écriture fragmentaire et intime, en rendant compte des rapports complexes, d'amour et de rivalité, entre père et fils. Et il se demande, au fond, si cette esthétique de la fragmentation, qui le poursuit jusque dans sa vie personnelle et professionnelle, il ne la tient pas de ce père, attachant et insaisissable.
Avis du librairie :  Mathieu Simonet, à chacun de ses livres, nous fait rire, nous émeut aux larmes et nous fait réfléchir, avec des fragments d’histoires familiales reconstruits et réagencés, dans lesquels son homosexualité tient une grande place.
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littérature LGBT

Vie animale, roman de Justin Torres, Points, 140p, 5,90€

Synopsis : La famille, c'est la jungle. Les parents s'aiment, se battent. Au milieu du chaos, trois garçons tentent de grandir. La meute observe les fauves. Quand le père danse, les petits l'imitent. Quand la mère dort, ils apprennent à rester silencieux. La vie animale est âpre. Mais l'imaginaire est sans limites. Un premier roman impressionnant d'un jeune auteur américain.
Avis du librairie : Le livre propose une série d'instantanés dans la vie d'une famille de Brooklyn. La mère est petite, blanche, travaille de nuit à l'usine et vit donc en perpétuel décalage horaire. Le père est gigantesque, portoricain, violent, change de job comme de chemise et a la mauvaise habitude de disparaître pendant des jours sans crier gare. Au milieu de ce couple, trois frères tentent de survivre au chaos familial et à la jungle urbaine qui les entoure. C'est le petit dernier qui nous raconte l'histoire de cette violence et de cet amour qui est tout de même là, même s'il prend des formes stupéfiantes. Clairement, pour Justin Torres, la famille c'est la jungle, tout le monde est dangereux pour tout le monde, et l'amour émerge presque par accident. Les enfants sont de petits mammifères griffus et hurlants, qui réclament sans cesse plus de de fracas et de mouvement. Les adultes s'aiment et s'entre-dévorent quand ils ne dansent pas dans la cuisine. Et pour certains enfants l'avenir passe par les chiottes des gares routières...
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littérature LGBT

La Position, roman de Meg Wolitzer, 10-18,404p, 8,40€

Synopsis : Découvrir un Kâma-Sûtra signé par ses parents est loin d'être une partie de plaisir. Surtout s'ils ont aussi posé pour les illustrations. Trente ans plus tard, les quatre enfants Millow cherchent tant bien que mal à se remettre du choc. Addictions, militantisme, impuissance sexuelle ou mariage illusoire, chacun se fraie une voie à sa manière dans les gravats laissés par les seventies, entre mal de repères et quête d'émancipation.
Avis du librairie : Quatre rejetons traumatisés par la libération sexuelle de leurs parents. Excellent roman familial à la hauteur de ceux de Jonathan Franzen et John Irving, et qui permet de comprendre comment on peut être gay et républicain…
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