LGBTphobie"New Gen", la nouvelle série-docu sur les drag-queens à ne pas rater !

Par Marion Chatelin le 17/07/2018
drag-queen

« New Gen » pour « nouvelles générations », une série documentaire diffusée sur Blackpills, la nouvelle application de vidéos gratuites pensée pour les smartphones. Des formats courts (10 minutes) et des histoires fortes, avec un objectif : mettre en avant la diversité de la génération Y. Les deux premiers épisodes nous transportent dans un univers totalement queer : celui des nouvelles drag-queens parisiennes. TÊTU a adoré !

La nuit, elles se font appeler « La Poutre Ishka », « Diana Frask Von Lear » ou en encore « La Lauby »... Mais le jour, ils se nomment Etienne, Thomas, Rémi. Dans les clubs parisiens, elles sont excentriques, vulgaires, gothiques. Mais dans la vie de tous les jours, ils sont photographes, plasticiens ou étudiants. Avec « New Gen », pour « nouvelles générations », la plateforme de vidéos gratuites pensées pour les smartphones, Blackpills met la lumière sur des minorités qu'on connaît mal. Dévoilés à l'occasion de la Marche des fiertés parisienne le 30 juin 2018, les deux premiers numéros de la série, réalisés par Anthony Lanczet-Bennaceur, nous emmènent sillonner les rues parisiennes à la rencontre d'un gang de drags d'un nouveau genre.
https://twitter.com/blackpillsFR/status/1013029261433802754

« Du grand art » 

21 heures. Rendez-vous dans un appartement du 11e arrondissement de Paris pour le before, l'occasion de se préparer et de se « retrouver entre copines ». Les cinq garçons mettent parfois jusqu'à cinq heures pour se transformer en reines des nuits parisiennes. L'occasion d'aborder des sujets comme la superficialité, souvent critiquée lorsqu'on parle des drag-queens. Les couleurs sont flashy, les tenues hallucinantes, les talons, hauts, forcément. « Du grand art » selon Klaus Wiekind, pour qui l'acte de transformation est aussi une blague, une exagération : « On entend souvent que les personnes LGBTQ sont perverses, débauchées. Moi je leur réponds : 'tu veux jouer à ça ? Pas de problème on va jouer, on va le faire bien et on va le faire joliment'. »
"New Gen", la nouvelle série-docu sur les drag-queens à ne pas rater !

« C'est assez jouissif »

1 heure du matin. Direction la House of Moda à La Java, une boîte de nuit parisienne, le sanctuaire des créatures pailletées en tout genre, que l'on surnomme la « maternité des drag-queens de Paris ». « Ce sont les six heures de la semaine où je vais pouvoir être quelqu'un de libre et ne pas vivre l'enfer du quotidien, c'est assez jouissif », confie l'artiste performer Klaus Wiekind. Sur scène, il « devient monstrueux », prend des poses de pantin.
Tous font état d'un rapport avec les autres complètement différent de celui dans la vie de tous les jours. Certains plutôt réservés se transforment en véritables divas qui veulent attirer le regard sur elles. Dans la lumière blanche du club, au rythme de la house techno, les corps ondulent, pour un moment de liberté, un sentiment « hyper puissant ».
Des témoignages sincères, souvent drôles, parfois poignants. Comme lorsqu'Océan, alias Alias Angora von Lear, évoque le sentiment d'incompréhension que provoque parfois son art, notamment dans le milieu gay : « Quand je me lance dans une relation avec un homme j'ai toujours peur de lui annoncer que je suis drag, j'ai l'impression qu'il va penser que je ne suis pas un homme ».

Drag 2018

Mais c'est quoi faire du drag en 2018 ? Les garçons sont unanimes : « C'est avoir compris que l'idée du genre n'est pas une idée, qu'un homme n'est pas forcément viril, qu'une femme n'est pas forcément féminine.(...) Ça ne peut que rendre plus tolérant. »
Avec « New Gen », Blackpills réussit à inventer un format intime et élégant qu'on adorerait voir s'intéresser à d'autres formes de« crossdressing » ou d'expression queer, comme les drag-kings ou au voguing.
 
« New Gen » est à découvrir sur l'application Blackpills, disponible sur l'App Store d'Apple et Google Play.
 
Crédit Photo : capture d'écran Blackpills.