homoparentalitéPour le pape, la famille, c'est "un homme et une femme". Un point c'est tout.

Par Antoine Patinet le 18/06/2018
Le pape François

Vous preniez le pape François pour un grand progressiste ? Vous risquez de tomber de haut. Interrogé par des associations catholiques ce weekend à Rome lors du "Forum de la Famille" , le souverain pontife a affirmé que la famille "à l'image de Dieu", "l'unique famille" selon lui, ne pouvait qu'être issue "d'un homme et d'une femme" :

"Ça fait mal de le dire, aujourd'hui on parle de plusieurs types de familles, de diversité (...) mais la famille à l'image de Dieu est unique, c'est celle avec un homme et une femme."

Exit donc les couples de même sexe et les familles homoparentales, qui selon le Jésuite n'existent pas en tant que tels.

Des promesses à l'homophobie

Il y a pourtant un mois à peine, Juan Carlos Cruz, un homme gay victime d'abus sexuels par un prêtre chilien, affirmait à la BBC que le pape - lors d'un entretien privé - s'était excusé au nom de l'Eglise, et aurait ajouté "Dieu vous a fait comme ça, et il vous aime". Des paroles progressistes qui tranchent avec celles tenues ce weekend devant les familles italiennes. Ces propos n'ont d'ailleurs jamais été confirmés par le Vatican. Il y a deux ans, le pape faisait également part de sa volonté "de présenter ses excuses aux homosexuels qu'elle a offensés". Il semble que le "Saint Père" adapte son discours en fonction de ses interlocuteurs...

Cette sortie papale intervient dans un contexte italien qui connait un regain d'hostilité envers les personnes LGBT. Le soir même de sa nomination, le nouveau ministre italien de la Famille, Lorenzo Fontana, membre de la coalition de droite qui dirige désormais le pays, a déclaré à la presse : "Les familles arc-en-ciel n'existent pas dans la loi italienne", rappelant à son électorat que "les familles sont celles qui sont naturelles, où un enfant doit avoir un père et une mère", et allant jusqu'à accuser les homos de vouloir "dominer et effacer (leur) peuple."

Les médecins, ces nazis

Le pape, quant à lui, ne s'est pas arrêté en si bon chemin. Il s'en est pris violemment à l'interruption médicale de grossesse (qui permet l'avortement si l'enfant met en péril grave la santé de la femme ou s'il existe une forte probabilité qu'il soit atteint d'une affection grave) allant jusqu'à comparer les médecins la pratiquant... à des Nazis :

"Au siècle dernier, le monde entier était scandalisé par les actions des Nazis pour « purifier » la race. Aujourd’hui, on fait la même chose, mais avec des gants blancs."

Les médecins, et les femmes contraintes de recourir à cette technique, apprécieront...

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