La caution gay de Donald Trump est un gros misogyne

Par Julie Baret le 16/11/2016
Donald Trump Peter Thiel pink washing

Leadeur d'un groupe de haine, patron d'un média raciste, milliardaire misogyne... Autant de figures qui composent l'équipe de transition du président Trump.

D'abord, il y eu Donald J. Trump. Un milliardaire exubérant connu pour ses propos insultants sur les femmes et les minorités. Puis il s'est entouré de Mike Pence, un colistier notoirement homophobe qui a cherché à imposer les "thérapies de conversion" pour changer les homos en hétéros, la protection de la "liberté religieuse" au détriment de celle des LGBT, et les obsèques des fœtus avortés dans l'État qu'il gouverne. Et tout à coup, l'entourage du 45ème président des Etats-Unis s'est cristallisé autour d'une équipe de transition ; "le groupe le plus hautement qualifié de responsables brillants" selon les termes du Républicain. Parmi ces joyeux lurons, on retrouve donc les principaux dirigeants du Grand Old Party, la descendance Trump, et quelques outsiders.

Des conseillers aux extrêmes

Il y a d'abord Steve Bannon, ancien directeur de campagne et futur chef de la stratégie de Donald Trump, récemment félicité par l’ancien dirigeant du Ku Klux Klan, et qui se targue de s'adresser à l'"Alt-Right" (c'est-à-dire la "droite blanche") dans son média complotiste et populiste Breitbart News. Encouragé par les groupes néonazis, il est également proche des mouvements d’extrême-droite européens; pas plus tard que lundi, Marion Maréchal Le Pen a exprimé son envie de travailler avec lui.
Il y a ensuite Kenneth Blackwell, assigné à la politique intérieure et membre d'honneur du groupe de haine "Family Research Council", qui qualifiait l'homosexualité de "choix de vie" contraire à "la volonté de Dieu" et comparable à la cleptomanie ou à la pyromanie.
Tout cela n'est donc pas très paillettes. Et pourtant, on retrouve aussi dans le lot un homme qui clamait "Je suis fier d'être gay, je suis fier d'être Républicain, et surtout, je suis fier d'être Américain" devant la foule réunie pour la convention républicaine de Cleveland qui couronnait l'investiture du candidat. Peter Thiel, homme d'affaires mégalomane et hautement controversé, permettait à Donald Trump de gérer un virage arc-en-ciel quand la grande majorité des LGBT américains plébiscitaient Hillary Clinton.

Seul gay de la Silicon Valley à soutenir Trump

Mais qui est cet entrepreneur de 49 ans, co-fondateur du site de paiement en ligne Paypal ? Un homme qui déclarait en 2009 à un blog d'obédience libertarienne que la société était partie en vrille depuis que les femmes avaient obtenu le droit de vote; qui a dépensé près de 10 million de dollars pour fait couler le groupe média qui l'a outé en 2007; qui soutenait la candidature du très conservateur Mitt Romney en 2012; et qui réduisait cet été la défense de l'utilisation des toilettes publiques par les personnes trans à une "distraction" dont tout le monde se fichait.
Après avoir investi 1,25 millions de dollars dans la campagne de Donald Trump, ce dernier est donc propulsé dans l'équipe de transition de la présidence Trump. Une nomination façon pink washing qui permet aussi à Donald Trump de mettre un pied dans la Silicon Valley. Car bien que la plaine californienne soit très nettement acquise à la cause démocrate - Mark Zuckerberg, patron de Facebook, en tête -, Peter Thiel a le bras long dans l'univers de la haute technologie. Parrain de ce que Fortune désignait comme la "mafia PayPal" en 2007 - qui compte plusieurs "licornes" de la Silicon Valley -, il a parié sur Facebook lorsque la start-up n'était encore qu'étudiante, cofondé la société de renseignement Palantir, et investi dans une flopée de compagnies bien senties.

Premier ambassadeur ouvertement gay à l'ONU ?

Parmi les soutiens faussement queer de Donald Trump, on compte aussi Richard Grenell, pressenti pour être nommé ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU et qui serait alors le premier homme ouvertement gay à occuper ce poste. Mais encore une fois, cela ne garantit pas la casquette de défenseur des droits ; Richard Grenell a fait ses armes en politique auprès de George W. Bush et de Mitt Romney.
 

Pour en savoir plus :

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Crédit photo Flickr/Fortune Live Media