Donald TrumpPremière interview de Donald Trump, quel bilan pour les LGBT ?

Par Julie Baret le 14/11/2016
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Alors que Donald Trump clarifie ses positions concernant le droit à l'avortement et le mariage pour tous, les violences homophobes et transphobes se multiplient outre-Atlantique...

"Voici ce qui va se passer. Je suis pro-vie et les juges seront pro-vie" a déclaré hier le 45ème président des Etat-Unis, devant les caméras de la chaîne CBS.

Revenir sur le droit à l'avortement

Invité pour sa première interview politique depuis sa victoire aux élections américaines, Donald Trump a confirmé sa volonté d'abroger la décision de la Cour suprême qui rendit l'avortement légal dans tout le pays en 1973. Le milliardaire doit en effet nommer un siège de la Cour suprême vacant depuis le mois de février et devra, au cours de son mandat, procéder à d'autres nominations en cas de décès ou départ à la retraite d'autres juges.
Or la plus haute juridiction américaine possède un rôle déterminant sur les questions de société et avait régulièrement défendu le droit à l'avortement ces dernières années, notamment en invalidant des mesures restrictives dans plusieurs Etats du sud. Parmi elles, celles imposées par Mike Pence dans l'Etat de l'Indiana. Le colistier de Trump et désormais vice-président américain avait tenté d'interdire l'avortement motivé par une anomalie génétique, et d'obliger familles et hôpitaux à enterrer ou incinérer les fœtus avortés.
Si la Cour suprême fait toutefois échouer sa réforme, Donald Trump a infirmé qu'il reviendra à chaque Etat de légiférer sur la question, quitte à ce que "certaines femmes doivent changer d'Etat" pour avorter.

"Le mariage gay, ça me convient"

Néanmoins, le milliardaire ne s'oppose plus une autre décision prise par la Cour suprême en juin 2015. Alors qu'en février dernier il maintenait qu'il allait "fortement considérer" une abrogation du mariage pour tous aux Etats-Unis, Donald Trump a statué hier  ; il ne reviendra pas sur cette avancée :

C'est sans importance parce que c'est déjà réglé. C'est la loi. (...) Et cela me convient.

S'il a refusé son salaire présidentiel et confirmé sa volonté d'expulser trois millions de clandestin comme de fortifier la frontière avec le Mexique, Donald Trump ne s'est en revanche pas prononcé sur le First Amendment Defense Act (FADA) qu'il soutient de longue date et qui légaliserait, à l'échelle fédérale, la discrimination des personnes LGBT sur la base de la "liberté religieuse". Pas non plus de précisions sur les droits des personnes trans et l'utilisation des toilettes publiques qui agite les Etats-Unis depuis plusieurs mois.

Pendant ce temps-là, les hotlines LGBT explosent

Selon le journaliste Zach Stafford citant un groupe de soutien privé, au moins huit jeunes trans se seraient suicidés suite à la victoire de Donald Trump.
Bien que ce dernier ait depuis revu ses chiffres à la baisse - entre deux et huit cas confirmé -, d'autres sources corroborent cette montée de l'inquiétude dans les milieux queer. Deux permanences téléphoniques à destination des personnes LGBT en détresse, le Trevor Project et le Crisis Text Line, ont ainsi enregistré une explosion des appels à l'aide depuis l'élection du Républicain. Même constat chez Trans Lifeline, qui a reçu plus de 400 appels la seule nuit du 8 novembre. Parmi les inquiétudes les plus courantes, l'accès aux soins, la possibilité de pouvoir changer ses papiers d'identité, et la peur d'être envoyé en camps, Mike Pence étant un fervent défenseur des "thérapies de conversion".

Plusieurs faits de violence lors de l'Election Night

Les médias américains relèvent aussi d'autres incidents la nuit de l'élection présidentielle américaine. Un drapeau arc-en-ciel brûlé à Rochester, un couple d'hommes recevant un "Trump est notre président maintenant alors dégagez du voisinage maintenant les p*dés !" sur une feuille de papier devant leur porte en Virginie, un message de menace anonyme déposé sur le pare-brise d'une voiture à New York. Et même l’agression sanglante d'un jeune homo par des supporters de Donald Trump hurlant "On a un nouveau président sale p*dé" le soir de l'élection, dans les rues de Santa Monica.
A l'annonce de la victoire de Donald Trump, plusieurs militants craignent ainsi une explosion des crimes de haine contre les minorités, comme ce fut le cas après le Brexit. En effet, suite au référendum outre-Manche, une étude Galop chiffrait l'augmentation des agressions homophobes à 147%.
Au sein des nombreuses manifestations anti-Trump qui rythment les Etats-Unis depuis près d'une semaine, on remarque de nombreux drapeaux rainbow et d'affiches féministes.

Pour en savoir plus :

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Crédit photo CBS