sexoSafe sex : quelles sont les pratiques sexuelles vraiment sans risque ?

Par Jérémy Patinier le 26/01/2017
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Angoissé ou porteur d'une IST ? Voici quelques pratiques à consommer sans modération pour du sexe sans risque, ou SSR.

Lors de vos ébats, vous avez peut-être parfois eu des doutes sur les dangers que vous preniez… Safe sex, dit-on, ou « pratiques sans risque » pour éviter les IST, dont le VIH. Un concept qui date de l'arrivée du sida, en 1983. Le « fast lane sex » (sexe à outrance) fait alors place peu à peu au « safe sex », nouvelle approche venue des États-Unis qui débarque en France sous le nom de « sexe sans risque », ou SSR.

Point de pruderie inutile ici, mais l'information sur la dangerosité – ou non – de certaines pratiques. Ce qui permet à chacun d'adapter sa sexualité selon ses désirs, de se responsabiliser et d'agir en conséquence (traitement d'urgence, PrEP, dépistage, traitement des IST ou du VIH)... Alors si vous avez été récemment diagnostiqué d’une IST, si vous avez un doute ou si vous avez la fibre un peu paranoïaque, tendance hypocondriaque, voici quelques idées de pratiques techniquement safe sex...

La masturbation mutuelle

Pratique sexuelle sans risque puisqu’elle se pratique sur soi-même avec ses doigts, ses mains ou encore avec un accessoire : stimulateur vibrant ou "masturbateur", stimulateur clitoridien, sex toys divers… Il fut un temps où des « jerk off party » étaient organisées, qu'on pourrait traduire par des "partouzes de branlettes". Apeurés par la transmission incontrôlable du virus, des gays avaient décidé de se passer de la fellation et de la sodomie. Encore très présentes dans certaines vidéos pornos, les « séances de masturbation en groupe » sont encore assez inexploitées dans la vraie vie, non ?…

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Le « petting », ou les caresses sans risque

Le petting, ce sont des caresses intimes que l’on pratique avec son partenaire en gardant ses sous-vêtements. On peut le pratiquer avec un sex toy, un masturbateur, ou tout simplement avec les mains. Cela permet d'apprendre à apprivoiser le corps de l’autre et de donner du plaisir à son partenaire, sans avoir pour but la pénétration ou l’orgasme final.

On ne va pas vous apprendre ce que sont les caresses, juste rappeler qu’un doigt vaux mieux que deux sexes sans protection ! Mais des caresses sur les parties génitales, sexe ou anus, peuvent engendrer un échange de fluide corporel, il donc est possible de contracter certaines IST de peau-à-peau. Mais aucun risque de VIH, sauf si vous ingérez du sperme ou du liquide pré-séminal, ou que vous avez une grosse coupure.

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Le « coït intercrural »

Cette pratique consiste à se frotter l’un à l’autre afin de compresser le sexe de son partenaire et d’ainsi simuler une pénétration. La pression peut s’exercer entre les cuisses, sur le ventre, les seins (c’est ce qu’on appelle la « branlette espagnole » dans le cas d'un couple hétéro)… Afin de limiter tout risque d’infection, il est important de contrôler son sexe et d’éviter les échange de fluide corporel (mais pas la salive, qui n'est pas contaminante !). Là encore, le préservatif ou les sous-vêtements sont conseillés pour éviter d’être contaminé par certaines IST (quand elle est avérée ou supposée). Pour se protéger et aussi pour se découvrir différemment !

On prend soin de soi, et de sa santé sexuelle

Les préservatifs, la PrEP ou faire l'amour avec les personnes séropositives sous traitement qui ont une charge virale du VIH indétectable, transforment presque n'importe quelle pratique en safe, mais uniquement concernant le VIH. Pour réduire le risque des autres IST,  sans se priver du plaisir des parties génitales :

> Le sexe oral (fellation, cunnilingus, anulingus) est plus protégé avec des IST préservatifs ou digues dentaires

> Le sexe anal ou vaginal est protégé des IST avec des préservatifs. Utilisez beaucoup de lubrifiant et n'utilisez jamais deux préservatifs à la fois.

> Doigter sans coupure ou avec un préservatif sur le doigt (il existe même des "gants de doigts"). Le danger de lésion est plus grand avec le fist, mais il existe aussi des gants spécifiques !

> L'utilisation safe de sextoys (ne les partagez pas - le virus peut survivre sur les surfaces pour une courte période de temps). Pour les désinfecter, il suffit de les immerger dans de l’alcool à 90°C par exemple.

> Les activités BDSM qui n'impliquent pas de sang sont sans danger d'IST

> S'embrasser, regarder du porno ensemble, faire des séances de sexe tantrique.... Et caetera, sans risque !

Pratiquer un acte sexuel sous l’effet de la drogue ou de l’alcool peut entraîner un oubli accidentel du préservatif. Le safe sex, ce n'est pas être une mère la pudeur, c'est déjà connaître le degré des risques que l'on prend, et les maîtriser : consommer des substances chimiques dans le cadre sexuel mais connaître des mélanges à ne pas faire, les techniques de réduction des risques. Partouze ou multi-partenariats : les risques se multiplient en fonction du nombre de partenaires, simultanés ou consécutifs...

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Le sexe, ce n'est pas juste le sexe

Une vie sexuelle, ce n'est pas juste "s'abstenir" de contacts sexuels, c'est aussi réfléchir à son bien-être sexuel, à ses choix, ses pratiques et ses options :

> C'est être en capacité de dire oui ou de dire non

> Connaître sa sexualité, investiguer, la découvrir, autant que son corps et son plaisir

> Être dans un environnement choisi, avec des partenaires choisis en conscience

> Être capable de parler de tout cela (donc voir un psy, ou un sexologue)

> Connaître le fonctionnement des IST, les endroits où se faire dépister ou traiter d'urgence en cas de prise de risque (le TPE pour le VIH dans les hôpitaux par exemple)

> Bénéficier d'un personnel médical à l'écoute

> Avoir une vie sexuelle agréable, stimulante, excitante et érotique, qui favorise la confiance en soi

Certaines IST ouvrent la brèche à d’autres, sont parfois difficiles à traiter, longues et douloureuses, mais c’est surtout le manque de dépistage et de traitement qui est dangereux : on est transmissible de ces infections et l’état de santé global peut se dégrader. Le safe sex dépend de la pratique de chacun, et surtout de son degré d'information...

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