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séries"L'Opéra" sur OCS : une saison 2 moins queer mais plus captivante

Par Florian Ques le 28/09/2022
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La quête de la perfection se poursuit pour Zoé et les autres membres du ballet parisien dans la deuxième saison de L'Opéra. Malgré un traitement des personnages LGBTQI+ décevant, l'histoire est bien plus solide.

À l'automne 2021, OCS tirait le rideau et dévoilait sa production maison la plus ambitieuse en date – à égalité avec l'épopée spatiale Missions –, L'Opéra, qui, comme son nom l'indique, explore les hauts et les bas de cette institution française emblématique à travers les tribulations d'une troupe de danseurs. Filmée dans des décors authentiques – avec plusieurs scènes au palais Garnier –, la série s'est imposée comme une incursion intéressante dans cet univers fantasmé, en dépit de quelques soucis de rythme. Depuis le 20 septembre, la saison 2 est intégralement disponible à la demande et gomme ces quelques maladresses... pour en créer d'autres.

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Au fil de sa première salve, L'Opéra divisait sa narration en trois voies distinctes correspondant à trois protagonistes. Il y avait Zoé, étoile sur le déclin qui retrouve de sa superbe dans cette nouvelle saison, Flora, jeune danseuse noire qui, elle, va intégrer le corps de ballet, et enfin Sébastien, le directeur de la danse déchu... et désormais en partie aux abonnés absents. En effet, alors qu'on se réjouissait d'avoir un personnage principal ouvertement gay, voilà qu'il s'évapore, étant seulement présent de façon sporadique pendant quatre épisodes… sur huit.

Une série décevante en matière de représentation LGBTQI+

Durant la saison 1, Sébastien – joué avec verve par Raphaël Personnaz – endossait toute l'armature d'un antihéros, oscillant au fil du récit entre bien commun et intérêts personnels. De plus, son orientation sexuelle était assumée – la première saison comporte en effet plusieurs scènes d'intimité entre lui et son partenaire – sans être pour autant limitante, puisqu'il ne se résumait pas à son attirance pour les hommes. Après un développement narratif aussi soigné, le voir sombrer dans l'oubli est une véritable déception, d'autant plus que son retour à mi-parcours de cette deuxième saison n'est pas à la hauteur du personnage.

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Crédit photo : OCS

À sa place, et comme pour maintenir son maigre quota de personnages LGBTQI+, L'Opéra accueille Pablo, un nouveau danseur arrivant de Cuba – avec qui Flora noue d'ailleurs une amitié pas si platonique – qui ne cache pas sa bisexualité, ce qui est un point positif, mais ne fait hélas que renforcer un gros cliché sur les personnes bi. En effet, le personnage est présenté comme un coureur de jupons collectionnant les coucheries sans trop se préoccuper des conséquences, et notamment de blesser celles et ceux qui s'attacheraient à lui – en l'occurrence Flora. Ce trait de caractère pourrait encore passer s'il en existait d'autres pour le contrebalancer, mais le personnage n'existe presque uniquement qu'à travers son rapport au sexe.

Diane, une maîtresse de ballet complexe et bienvenue

Mais si L'Opéra nous fait déchanter en raison de sa représentation queer faiblarde, la série se rattrape en proposant une trame bien plus fascinante qu'à ses débuts. Cette deuxième saison est en effet marquée par l'irruption de Diane Taillander, une pointure de la danse qui devient maîtresse du ballet de l'Opéra. Ancienne mentor de Zoé, elle va désormais prendre sous son aile Flora. Mais si ses méthodes parfois extrêmes fonctionnaient bien sur la première, elles n'ont en revanche pas le même effet sur la seconde. Son personnage s'impose donc comme une figure controversée, et met en péril les liens entre élèves ainsi que l'image de l'Opéra.

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Crédit photo : OCS

L'arrivée de Diane lors de cette deuxième saison se révèle salvateur tant son personnage captive en tous points : ses techniques de manipulation justement dosées, son côté faussement rassurant une seconde, et sa froideur désarçonnante la suivante... Impeccablement bien incarnée par l'actrice césarisée Anne Alvaro (Le Bruit des glaçons), qui lui confère beaucoup de nuances, Diane est une antagoniste complexe dont nombre de séries devraient s'inspirer – et qui évoque d'ailleurs la calculatrice Vee dans la saison 2 d'Orange Is the New Black en matière de profil psychologique. Grâce à elle, L'Opéra s'assure un nouveau tour de piste plutôt réussi, bien que trop peu queer...

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Crédit photo : OCS