ADFHAdoption par des couples homosexuels: enquête ouverte à Nancy pour "discrimination"

Par Antoine Patinet le 21/06/2018
adoptions

Le parquet de Nancy a ouvert une enquête après une plainte de l'Association des familles homo-parentales (ADFH). En cause ? Des propos discriminatoires tenus par le président du conseil de famille du département.

Les affaires de discriminations des couples homosexuels en matière d'adoption se bousculent. Après l'affaire de la responsable des adoptions de Seine-MaritimeLe parquet de Nancy vient d'annoncer l'ouverture une enquête en mai après une plainte pour "discrimination" dans le traitement des adoptions. 

Des demandes "systématiquement rejetées"

Le président de l'ADFH, a adressé un courrier au parquet pour porter plainte contre le président du Conseil de famille des pupilles de l'Etat de Meurthe-et-Moselle. "A l'appui de cette plainte, il était prétendu que les demandes d'adoption formées par les couples homosexuels seraient systématiquement rejetées" a déclaré le procureur de la République, François Pérain, à l'AFP. 

L'ADFH se serait appuyée sur les propos tenus par le président du Conseil de famille des pupilles de l'Etat du département, Jean-Marie Müller le 19 avril dernier, et rapportés par France Bleu Sud-Lorraine : 

 "On n'a rien contre les couples de même sexe, mais tant qu'on aura des couples jeunes, stables, avec un père et une mère, on les privilégie"

Les conseils de famille au coeur du débat

Une enquête a été ouverte par le parquet le 17 mai, a précisé M. Pérain. Enquête qui déterminera "l'orientation" que le tribunal donnera à cette affaire. Dans une interview à Rue89 hier, Alexandre Urwicz, président de l'ADFH a estimé à moins de vingt le nombre de couples de même sexe ayant pu adopter un enfant depuis 2013. Il serait même selon lui plus facile pour certains d'adopter en tant que célibataire :

"Dans notre association, des personnes ont adopté un enfant en tant que célibataire plutôt que comme couple marié. On estime que moins de dix couples du même sexe ont pu adopter un enfant pupille de la nation avec l'agrément couple."

Cette nouvelle affaire, concomitante avec la polémique qui a suivi les déclarations de la responsable des services d'adoption de Seine-Maritime, prouve qu'il ne s'agit pas de fait isolé mais bien d'un mal profond ancré les consciences de celles et ceux en charge de processus d'adoption.
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