pornoTémoignage : "Mes aventures homosexuelles autour du monde…"

Par Jérémy Patinier le 29/03/2017
aventures homosexuelles autour du monde

Immersion chez les "impudiques", des témoins de notre époque qui acceptent de se livrer sans fausse pudeur. Aujourd'hui, C. nous raconte ses aventures homosexuelles autour du monde.

Jérémy : C. sort régulièrement son carnet de bal pour y annoter ses diverses aventures sexuelles. On pense aux Tricks chirurgicaux de Renaud Camus – qui listait ses plans d’un soir, d’une heure ou d’une minute. C. parcourt le monde pour son travail, rencontre des garçons pour son plaisir. Il se transforme un peu alors en ethnologue de l’infra-monde gay, au gré des possibles et des embûches, voguant de lit en lit, de vies secrètes et cultures, d’homme avides en homme apeurés, de ports en corps… Un Je me souviens porno. Il a accepté de nous laisser piocher dans son pandémonium coquin pour y mater ses plus belles perles... Et qu’on vous les partage...

 
Je voyage régulièrement pour mon boulot ou à titre perso. Ce qui m’a permis de faire un tour du monde sexuel dont voici quelques anecdotes…
Pour beaucoup, la pornographie reste une référence en matière d’éducation sexuelle, notamment dans ce que j’appelle les « déserts sexuels » de l’homosexualité : ces petites villes au fin fond de pays où l’homosexualité reste encore très taboue. Je me souviens d’un séjour dans une petite ville d’Amérique Latine, je rencontre un garçon qui au moment de l’acte n’arrêtait pas de crier en anglais « Oh yeah, fuck me baby, like this, like this, yeah » (Oh oui, baise moi, baise moi comme ça, ouais),  comme un acteur porno. Mon chef dormait dans la chambre d’à côté… J’ai débandé, on a arrêté.
Le poids des normes hétéros et des traditions touchent aussi les gays. Je me souviens d’un séjour en Afrique, je rencontre un malien qui après m’avoir baisé commence à s’imaginer fonder un foyer avec moi, m’appelle « sa petite femme », rêve que je m’occupe de ses bébés, de lui faire à manger et qu’il me baise tous les jours en rentrant du travail. Il a commence à devenir autoritaire en me demandant pourquoi j’étais sur mon téléphone, à qui je parlais, etc. Je l’ai mis à la porte.
Certains pays pénalisent lourdement l’homosexualité. J’adapte souvent mes pratiques selon la dureté de la loi. Des fois pas de rencontre. Des fois rencontres mais pas de sexe. Ou des fois je prends le risque à condition de tout faire pour que ce soit le plus discret possible. Dans un pays d’Afrique qui criminalise l’homosexualité, j’ai choisi volontairement un appartement plutôt qu’une chambre d’hôtel afin de pouvoir recevoir. Je ne pouvais néanmoins pas me permettre de jeter les capotes à la poubelle au risque d’éveiller les soupçons de la personne qui faisait le ménage de l’appartement dans lequel je logeais. Je les stockais alors toutes dans une enveloppe que j’enfouissais ensuite au fond de mon sac de voyage avec le linge sale. Une fois arrivé à l’aéroport à Paris, je devais jeter l’enveloppe après avoir récupéré ma valise et ce juste avant de passer les douanes au cas où les agents la fouilleraient… Vu ma gueule, je me fais toujours contrôler. Toute une logistique !
Mais je me suis aussi fait doigter dans un taxi au Maroc… Comme quoi.
Toujours dans un pays d’Afrique, je logeais juste à côté d’une mosquée. On baisait avec un mec hyper « cho » après s’être complètement torchés toute la nuit dans un bar. Et au moment de jouir, l’appel à la prière retentit. C’était… divin…

Histoires de gel

En voyage dans un pays du Maghreb je rencontre un mec. On commence à baiser, je lui demande s’il a du gel ; dans certains pays ce n’est pas évident d’en trouver. Il prend alors un tube et en met sur la capote et me prend. Bizarrement ça n’avait pas l’air de trop lubrifier mais bon tant pis j’encaisse la douleur comme je sais si bien le faire. Une fois terminé, je lui demande ce que c’était comme gel. Il me présente le tube : c’était bien du gel, mais pour les cheveux…
Lors d’un autre séjour en Afrique je rencontre un gars qui ramène du gel lubrifiant d’une grande marque de préservatifs, il le met et commence à me baiser quand soudain je ressens une forte sensation de brûlure à l’intérieur. Je lui demande alors d’arrêter et prends le tube de gel pour regarder : il s’agissait certes d’huile de massage « compatible » avec le préservatif, sauf qu’elle était à base de gingembre… Les mecs qui fabriquent ce lub ne doivent pas souvent se faire prendre….
Une fois lors d’un séjour dans une grande ville asiatique, je rencontre un garçon qui vient dans ma chambre d’hôtel. Après avoir essayé tant bien que mal de le pénétrer, je lui ai dit qu’on allait s’arrêter là car il était top perché et pas du tout en capacité de baiser. Je le raccompagne à la porte et là il me tend deux tests rapides du VIH en me disant que j’avais intérêt à faire le test et s’en va. Dix minutes plus tard, j’entends encore du bruit devant la porte. Je regarde par le judas : il était encore en train de chercher la sortie. Totalement perché…
De nouveau en Asie. Pour baiser, je devais soit proposer du Crystal Meth aux mecs pour qu’ils se perchent, soit les payer… J’ai finalement terminé au lit avec un polonais, c’était plus simple.
De manière générale, mes plans culs à l’étranger ont toujours été un moyen de m’immerger dans le pays : tous ces mecs m’ont sorti, emmené visiter leur ville, fait profiter des bons plans et des lieux sympas peu connus des touristes. Certains sont devenus des amis. Le cul m’a permis de devenir un citoyen du monde !
 

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