SantéChemsex : un programme de soutien aux proches des usagers bientôt lancé au Royaume-Uni

Par Youen Tanguy le 17/08/2018
chemsex

Face à une augmentation du nombre d'appels à l'aide envers les associations LGBT, une cellule de soutien aux proches des adeptes du chemsex va ouvrir le mois prochain à Londres. Un projet pilote qui pourrait se voir pérennisé s'il s'avère concluant.

C'est un programme inédit au Royaume-Uni. Face à l'augmentation des appels à l'association LGBT London Friend et à plusieurs affaires médiatiques, une cellule de soutien aux proches des adeptes du chemsex - le sexe sous drogues - va ouvrir ses portes le mois prochain à Londres.

Le but ? Permettre à la famille, aux amis ou aux partenaires des pratiquants du chemsex de parler de leurs inquiétudes, d'obtenir des informations ou des conseils auprès de spécialistes.

"Les gens sont au bout du rouleau"

Et à en croire les principaux concernés, il était plus que temps ! « Les gens sont au bout du rouleau, assure Monty Moncrieff, PDG de l'association London Fried à Buzzfeed UK. Ils sont très frustrés de voir leur proches se mettre en danger et de ne pas savoir quoi faire ».

Le projet pilote doit débuter début septembre pour une durée de dix semaines et permettra de mesurer dans un premier temps les besoins d'une cellule de soutien sur le long terme et d'en préciser les modalités exactes.

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Mort de Paddy Bloor

Cette annonce intervient également une semaine après le décès de Paddy Bloor, un jeune britannique de 21 ans, mort des suites d'une overdose au GHB. « C'est un bon début, a estimé son père auprès de Buzzfeed. Beaucoup de familles auront besoin de conseil car elles peuvent se sentir seules face à ce problème ». Selon lui, la découverte de l'addiction à la drogue et de la vie sexuelle de son enfant peut être très difficile à vivre pour les parents.

Le projet est mené par Antidote, la branche médicale de London Friend, conjointement avec l'Adfam, une structure d'aide aux familles des consommateurs de drogues et d'alcool.

Inquiétudes en France

Selon Buzzfeed, le nombre de décès liés à la prise de GHB a plus que doublé entre 2014 et 2015  dans quelques arrondissements de Londres et les seuls hôpitaux de London's Guy's et St Thomas ont traité 300 overdoses au cours de la même période.

En France aussi le chemsex inquiète les associations LGBT et les professionnels de santé. Si les décès liés à cette pratique sont difficiles à quantifier, à Lyon, depuis septembre 2017, on en dénombrerait une vingtaine selon l’instance publique régionale Comité de coordination régionale de lutte contre le VIH (CoreVIH) Lyon – Vallée du Rhône, dont quatre avec certitude.

Crédit photo : capture d’écran YouTube