Donald TrumpExécution du criminel américain qui avait plaidé la "panique homosexuelle"

Par Louise Guibert le 19/07/2018
Panique homosexuelle

L'Etat de l'Ohio a annoncé ce 18 juillet l'exécution de Robert Van Hook, 58 ans, condamné à mort pour avoir étouffé et poignardé un homme rencontré dans un bar en 1985. Il avait justifié son crime par une « prise de panique homosexuelle ».

Il est 10h44 dans une prison du sud de l'Ohio lorsque la mort de Robert Van Hook est prononcée. Une exécution par injection létale pour l'homme qui a étouffé et poignardé un homme rencontré au détour d'un bar de Cincinnati il y a trente-trois ans.
Pour sa défense, ses avocats avaient utilisé des arguments extrêmement controversés : la révulsion de leur client pour les avances faites par d'autres hommes. Il aurait, selon eux, été pris d'une « prise de panique homosexuelle ».
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« Gay panic defense »

Selon ses avocats, Van Hook était atteint, à l'époque, d'un trouble de l'identité sexuelle et d'une personnalité jugée borderline. Tentant de défendre tant bien que mal leur client, ils expliquent que ce dernier n'aurait pas supporté qu'un autre homme lui fasse des avances. Pris de panique, il l'a sauvagement assassiné ensuite. Plaidoyer raté. Le tribunal avait alors rappelé le passif violent de l'accusé, qui avait entre autre poignardé un co-détenu en novembre dernier. Le gouverneur républicain de l'Etat, John Kasich, a d'ailleurs rejeté, sans statuer, la demande de clémence de Van Hook. 

Sans les précédents actes de violence commis par Robert Van Hook, la décision du tribunal aurait pu en être autrement. Aujourd'hui aux États-Unis, l’orientation sexuelle d’une victime de meurtre peut constituer un caractère aggravant au crime, mais également une circonstance atténuante pour les coupables. Cette ligne de défense est encore présente dans les textes de loi de 48 Etats. Seuls la Californie, l'Illinois et Rhode Island ont réformé les leurs. Une politique grave qui ne fait que renforcer les LGBTphobies recensées sur le territoire américain.

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Vers la fin de cette défense LGBTphobe ?

Une étape importante a cependant été franchie le 13 juillet dernier : Joseph Kennedy III et Edward Markey, deux parlementaires démocrates, ont déposé une proposition de loi mettant un terme au recours à la « prise de panique homosexuelle » comme ligne de défense. La proposition a été déposée devant le Sénat et la Chambre des Représentants. Ces arguments « reflètent la peur et la bigoterie envers la communauté LGBTQ et portent atteinte à la légitimité des procédures fédérales. Ces moyens de défense doivent être interdits pour assurer que tous les Américain.e.s soient traité.e.s avec dignité et humanité par notre système de justice. » ont-ils déclaré au Washington Blade.
 

Crédit photo : George Grinsted/Flickr.