{"id":242770,"date":"2022-05-25T18:36:24","date_gmt":"2022-05-25T16:36:24","guid":{"rendered":"https:\/\/tetu.com\/?p=242770"},"modified":"2022-09-06T15:21:04","modified_gmt":"2022-09-06T13:21:04","slug":"festival-cannes-queeer-episode-3-yann-gonzalez-olivier-sim","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/tetu.com\/2022\/05\/25\/festival-cannes-queeer-episode-3-yann-gonzalez-olivier-sim\/","title":{"rendered":"Queer Cannes, \u00e9pisode 3\u00a0: rencontre avec Yann Gonzalez et Oliver Sim"},"content":{"rendered":"<h2>Notre chroniqueur cin\u00e9ma et fondateur de la Queer Palm, Franck Finance-Madureira, nous raconte de l'int\u00e9rieur le Festival de Cannes.<\/h2><div id=\"div-gpt-ad-1621434409290-0\" class=\"ad-slot u-justify-content-center u-margin-b-3\" style=\"display:flex\">\n  <script>\n    googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });\n  <\/script>\n<\/div>\n\n<p>Belle surprise que le film turc <em>Burning Days<\/em> (<em>Kurak G\u00fcnler<\/em> en VO, pr\u00e9sent\u00e9 \u00e0 Un Certain regard) qui, via le prisme d\u2019un village p\u00e9tri de myst\u00e8res sur fond de crise de l\u2019eau, attaque en creux les grands maux d\u2019un pays en proie \u00e0 la corruption, aux jeux de pouvoir et \u00e0 l\u2019omerta (entre autres fl\u00e9aux). <\/p>\n<p>En embo\u00eetant le pas d\u2019un jeune procureur fra\u00eechement d\u00e9barqu\u00e9, le r\u00e9alisateur Emin Alper construit une esp\u00e8ce de polar noir et rural impressionnant au climat extr\u00eamement angoissant. Jouant du trouble qui unira le procureur et le patron du journal local, le cin\u00e9aste turc \u00e9voque aussi avec beaucoup d\u2019intelligence l\u2019homophobie qui gangr\u00e8ne le pays. Ce film puissant distille quelques \u00e9l\u00e9ments fantastiques (la formation soudaine et inexpliqu\u00e9e de crat\u00e8res g\u00e9ants) qui nourrissent une mise en sc\u00e8ne grandiose qui sert admirablement son rythme particulier. <\/p>\n<p><a  class=\"read-also   u-block u-padding-4 u-margin-t-5 u-margin-b-5 bg-near-white t-link-wrapper t-decoration-none   @lg:u-flex @lg:u-margin-t-9 @lg:u-margin-b-9\"  href=\"https:\/\/tetu.com\/2022\/05\/23\/queer-cannes-episode-2-collages-feministes-et-souvenir-de-patrice-chereau\/\" data-type=\"post\" data-id=\"242399\">  <span class=\"read-also__label   u-inline u-fit-content t-label-large t-weight-900 t-condensed   @lg:u-margin-r-1\" data-no-link-fx>    \u00c0 lire aussi :  <\/span>  <span class=\"read-also__title   u-inline u-fill-space t-header-small t-weight-700 t-transform-none\" data-no-link-fx>    <span class=\"u-inline t-link-proxy\">      Queer Cannes, \u00e9pisode 2\u00a0: collages f\u00e9ministes et souvenir de Patrice Ch\u00e9reau    <\/span>  <\/span><\/a><\/p>\n<p>Le fantastique est aussi au c\u0153ur de l\u2019intrigue du deuxi\u00e8me film de L\u00e9a Mysius (Quinzaine des r\u00e9alisateurs) qui construit avec <em>Les Cinq diables<\/em> un univers extr\u00eamement fort, th\u00e9\u00e2tre de ph\u00e9nom\u00e8nes surnaturels qui rappellent \u00e0 la fois <em>Petite Maman<\/em>, de C\u00e9line Sciamma, et la matrice <em>Retour vers le futur.<\/em> Une petite fille, apprentie sorci\u00e8re, va d\u00e9couvrir l'histoire d'amour tragique qui a uni sa m\u00e8re (Ad\u00e8le Exarchopoulos, magistrale) et sa tante (la d\u00e9couverte Swala Emati). La r\u00e9alisatrice, d\u00e9couverte avec <em>Ava<\/em> \u00e0 la Semaine de la critique en 2017, prouve sa singularit\u00e9 avec ce r\u00e9cit \u00e0 la lisi\u00e8re du genre qui fait la part belle \u00e0 une atmosph\u00e8re inqui\u00e9tante et fascinante. \u00c0 d\u00e9couvrir en salles fin ao\u00fbt.&nbsp;<\/p>\n<h3>&gt;&gt; La rencontre du jour<\/h3>\n<p><strong>Yann Gonzalez et Oliver Sim (The xx) pour <a href=\"https:\/\/tetu.com\/2022\/05\/24\/musique-video-nouveau-clip-hideous-oliver-sim-seropositivite-vih\/\" data-type=\"post\" data-id=\"242418\" data-type=\"URL\" data-id=\"https:\/\/tetu.com\/2022\/05\/24\/musique-video-nouveau-clip-hideous-oliver-sim-seropositivite-vih\/\" data-type=\"post\" data-id=\"242418\">le court-m\u00e9trage <em>Hideous<\/em><\/a> (Semaine de la critique)<\/strong><\/p>\n<p>R\u00e9inventant l\u2019id\u00e9e m\u00eame de clip, le prodige Yann Gonzalez et le chanteur Oliver Sim, voix du trio The xx, unissent leur talent pour un trip d\u2019une beaut\u00e9 foudroyante en forme d\u2019ode \u00e0 l\u2019acceptation de soi. Interview crois\u00e9e.<\/p>\n<p><strong>Comment vous \u00eates-vous rencontr\u00e9s ?&nbsp;<\/strong><\/p>\n<p><strong>Yann Gonzalez :<\/strong> C\u2019est Oliver qui m\u2019a \u00e9crit il y a plus de deux ans, en pleine pand\u00e9mie, pendant le premier confinement. J\u2019\u00e9tais dans les montagnes mexicaines avec une de mes meilleures amies et j\u2018ai re\u00e7u un mail d\u2019Oliver Sim. J\u2019\u00e9tais comme un fou parce que The xx, c\u2019est un groupe hyper important, de mani\u00e8re tr\u00e8s sentimentale. Quand j\u2019ai rencontr\u00e9 un des hommes de ma vie, c\u2019\u00e9tait sur MySpace et parmi les musiques qu\u2019on \u00e9changeait, il y avait celles de leur premier album. Avec Oliver, on a commenc\u00e9 \u00e0 correspondre, \u00e0 \u00e9changer des r\u00e9f\u00e9rences musicales, litt\u00e9raires, cin\u00e9philes dont beaucoup de films d\u2019horreur.<\/p>\n<p><strong>Oliver, quel \u00e9tait votre objectif quand vous avez contact\u00e9 Yann ?&nbsp;<\/strong><\/p>\n<p><strong>Oliver Sim :<\/strong> Je ne vais pas parler du Covid pendant trop longtemps, parce que j\u2019en ai marre d\u2019en parler, mais pendant le confinement et quand les choses n\u2019allaient pas tr\u00e8s bien, j\u2019ai pris conscience que je devais prendre contact avec des personnes inspirantes. \u00catre dans un groupe \u2013 je suis dans un groupe avec mes deux meilleurs amis \u2013 c\u2019est tr\u00e8s confortable, c\u2019est une situation qui me donne de la s\u00e9curit\u00e9. Donc je me suis dit que je devais faire un effort pour me faire de nouveaux amis et dire aux artistes que j\u2019admirais que je les aimais. Et puis je voulais aussi d\u00e9velopper plus de contacts avec des personnes queers et surtout des hommes gays parce que je n\u2019ai jamais \u00e9t\u00e9 autant nourri dans ma vie qu\u2019\u00e0 travers ces rencontres. Et donc j\u2019ai contact\u00e9 Yann, et en m\u00eame temps j\u2019ai contact\u00e9 Jimmy Somerville \u00e0 qui j'ai dit <em>\"Salut Jimmy, je suis un grand fan\u2026\"<\/em>, et il est devenu un tr\u00e8s bon ami, comme Yann.&nbsp;Au fond de moi, je voulais aussi collaborer avec Yann mais mon intention initiale \u00e9tait de d\u00e9couvrir son esprit et d\u2019en faire mon ami.&nbsp;<\/p>\n<p><strong>En quoi Yann est-il inspirant pour vous ?&nbsp;<\/strong><\/p>\n<p><strong>O.S. :<\/strong> J\u2019aime ce que Yann fait. J\u2019aime beaucoup me connecter \u00e0 la fantaisie dans les arts, qui m\u2019enthousiasmait beaucoup quand j\u2019\u00e9tais adolescent. Ce que fait Yann est tellement parlant et tellement sinc\u00e8re, mais c\u2019est aussi tellement contrari\u00e9, tellement fantastique, c\u2019est divertissant et plein d\u2019humour. \u00c7a c\u2019est mon truc pr\u00e9f\u00e9r\u00e9, et c\u2019est ce que j\u2019essaie de faire dans la musique. J\u2019ai fait des albums personnels et j\u2019ai partag\u00e9 beaucoup de moi mais je voulais \u00eatre humain, aventureux, th\u00e9\u00e2tral. C\u2019est qui je suis et ce que j\u2019aime. Yann a un grand c\u0153ur, une imagination sauvage, une imagination perverse \u2013 je voulais \u00e7a.&nbsp;<\/p>\n<p><strong>Comment avez-vous construit ce court-m\u00e9trage ?&nbsp;<\/strong><\/p>\n<p><meta charset=\"utf-8\"><strong>O.S. :<\/strong> On a pass\u00e9 beaucoup de temps \u00e0 apprendre \u00e0 se conna\u00eetre, donc le travail de terrain \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 fait. Nous savions que nous avions \u00e9norm\u00e9ment de similitudes, nous savions que nous nous battions contre les gens en tant qu\u2019introvertis mais que nous aimions vraiment les gens. Nous savions que nous apportions des choses similaires. Pour \u00e9crire le sc\u00e9nario, je pense que Yann voulait se sentir en s\u00e9curit\u00e9, comme moi.&nbsp;<\/p>\n<p><strong>Y.G. :<\/strong> R\u00e9trospectivement, je le vois vraiment comme l\u2019\u00e9criture d\u2019une com\u00e9die musicale sur laquelle j\u2019avais d\u00e9j\u00e0 les paroles, les th\u00e8mes, donc le travail \u00e9tait vraiment facilit\u00e9. J\u2019avais le c\u0153ur du film, en fait, parce que les chansons y sont une mati\u00e8re narrative cruciale. J\u2019ai l\u2019impression d\u2019avoir imagin\u00e9 plus des extensions des chansons, d'avoir rajout\u00e9 des pi\u00e8ces au puzzle, pour faire une esp\u00e8ce de patchwork de fou dont les chansons seraient le c\u0153ur. La chance que j\u2019avais, c\u2019est que je suis tomb\u00e9 imm\u00e9diatement amoureux des chansons : elles ont un impact \u00e9motionnel hyper fort pour moi et le pari, c\u2019\u00e9tait de traduire en images les \u00e9motions provoqu\u00e9es en moi par les chansons. <\/p>\n<p>Donc j\u2019ai \u00e9cout\u00e9 les chansons en boucle, des centaines de fois chacune, pour aller chercher leur \u00e2me et essayer d\u2019en extraire l\u2019imaginaire, puis de le pervertir un petit peu en le mettant \u00e0 ma sauce tout en restant fid\u00e8le aux obsessions et aux th\u00e9matiques d\u2019Oliver. Notamment celle qui \u00e9tait vraiment importante, celle qui \u00e9tait vraiment un <em>statement<\/em> dans le film, c\u2019est le moment o\u00f9 il parle de sa s\u00e9ropositivit\u00e9. Il fallait que je sois \u00e0 la hauteur de \u00e7a. C\u2019\u00e9tait tr\u00e8s tr\u00e8s fort parce qu\u2019on ne pouvait pas tricher avec \u00e7a et en m\u00eame temps, je ne voulais pas que ce soit trop tragique non plus. Donc pour moi c\u2019\u00e9tait important d\u2019apporter de l\u2019humour, du grotesque, \u00e7a rend ce moment encore plus \u00e9mouvant, plus bouleversant. C'est une conclusion presque douce, \u00e9trangement. Je voulais vraiment qu\u2019il y ait cette douceur dans cette mani\u00e8re de parler de la s\u00e9ropositivit\u00e9.<\/p>\n<p><strong>Si vous deviez r\u00e9sumer le film en une phrase ?&nbsp;<\/strong><\/p>\n<p><meta charset=\"utf-8\"><strong>Y.G. :<\/strong> Pour moi, c\u2019est un portrait hyper sentimental et ultra color\u00e9 d\u2019Oliver.&nbsp;<\/p>\n<p><meta charset=\"utf-8\"><strong>O.S. :<\/strong> Oulah, c\u2019est dur. Je pense que c\u2019est un fantastique voyage \u00e0 travers la honte et la peur. Et c\u2019est une c\u00e9l\u00e9bration, ce n\u2019est pas un apitoiement.&nbsp;<\/p>\n<p><strong>Comment pourra-t-on voir le film ?&nbsp;<\/strong><\/p>\n<p><meta charset=\"utf-8\"><strong>Y.G. :<\/strong> Il est d\u00e9j\u00e0 s\u00e9lectionn\u00e9 dans pas mal de festivals, notamment Outfest \u00e0 Los Angeles, un des plus gros festivals queers de cin\u00e9ma. Donc on esp\u00e8re qu\u2019il va faire autant de festivals que possible parce qu\u2019il trouve vraiment sa raison d\u2019\u00eatre sur grand \u00e9cran. C\u2019est l\u00e0 qu\u2019il prend toute sa force. C\u2019est un projet global de court-m\u00e9trage mais aussi trois clips distincts. Donc il y a un premier clip qui est sorti le mois dernier et aujourd\u2019hui sort le deuxi\u00e8me clip, \"Hideous\". Et il va y avoir une version int\u00e9grale, celle qui vient de passer \u00e0 Cannes, qui va \u00eatre diffus\u00e9e en exclusivit\u00e9 sur MUBI pendant deux mois, et apr\u00e8s je pense qu\u2019elle sortira sur YouTube.&nbsp;<\/p>\n<p><meta charset=\"utf-8\"><strong>O.S. :<\/strong> Je vais faire une tourn\u00e9e et je vais utiliser des morceaux du film pour recr\u00e9er l\u2019univers que Yann et moi avons cr\u00e9\u00e9. Peut-\u00eatre en mobilisant une partie du casting, en cr\u00e9ant des personnages queers \u00e9voquant l\u2019amour et la perte. J\u2019esp\u00e8re que je viendrai en juin \u00e0 Paris.<\/p>\n<p><a  class=\"read-also   u-block u-padding-4 u-margin-t-5 u-margin-b-5 bg-near-white t-link-wrapper t-decoration-none   @lg:u-flex @lg:u-margin-t-9 @lg:u-margin-b-9\"  href=\"https:\/\/tetu.com\/2022\/05\/21\/chronique-queer-cannes-top-gun-kylie-minogue\/\" data-type=\"post\" data-id=\"242201\">  <span class=\"read-also__label   u-inline u-fit-content t-label-large t-weight-900 t-condensed   @lg:u-margin-r-1\" data-no-link-fx>    \u00c0 lire aussi :  <\/span>  <span class=\"read-also__title   u-inline u-fill-space t-header-small t-weight-700 t-transform-none\" data-no-link-fx>    <span class=\"u-inline t-link-proxy\">      Queer Cannes, \u00e9pisode 1\u00a0: des glaces et des avions de chasse    <\/span>  <\/span><\/a><\/p>\n<div id=\"div-gpt-ad-1621434471533-0\" class=\"ad-slot u-justify-content-center u-margin-b-3\" style=\"display:flex\">\n  <script>\n    googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434471533-0'); });\n  <\/script>\n<\/div>\n<p><em>Cr\u00e9dit photo : Cl\u00e9ment Guinamard<\/em><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"Notre chroniqueur cin\u00e9ma et fondateur de la Queer Palm, Franck Finance-Madureira, nous raconte de l'int\u00e9rieur le Festival de Cannes. 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