Grindr"Ni black, ni asiat" ou du racisme ordinaire

Par Jérémie Lacroix le 08/02/2016
Racisme

Un nouveau hashtag #TweetLikeAWhiteGay a fait son apparition sur Twitter et vise à dénoncer le racisme qui sévit dans le milieu gay, pourtant en lutte constante contre les discriminations, nous relate le site d'information LGBT Cromosomax.

En effet, de nombreux homosexuels, notamment blancs, véhiculent sur leurs profils d'applications de rencontre des commentaires et messages entre utilisateurs, du genre "ni black, ni asiat", qui banalisent un racisme ordinaire. En pensant "être sincère", parce qu’ils ont le droit de "dire ce qu'ils pensent" ou pour "gagner du temps", ils n'en font pas moins preuve d'un manque de respect et d'une discrimination qui relèvent purement du racisme.

Ont-ils pensé à l'impact que cela peut avoir sur les destinataires de ces messages ? N'y-t-il pas une autre manière de faire comprendre à l'autre que l'on est pas intéressé ? Car, évidemment, on ne peut plaire à tout le monde et vice-versa. Cependant, le respect ce n'est pas de dire ce que l'on pense, aime, ressent...avec des mots polis et non-insultants. Le respect est de ne pas insulter de manière indirecte à autrui, de ne pas réduire une communauté à certains clichés ayant la vie dure (les blacks sont bien montés et les asiats ont des p'tites bites, entre autres...).

Les minorités ne sont pas les seules visées par ces commentaires racistes et cette discrimination du quotidien. "Pas de gros, j'aime pas ça", "pas d'efféminé parce que j'aime pas les folles" ou "que des vrais mecs", sont autant de réflexions désobligeantes qui peuvent avoir un effet dévastateur sur certains et surtout toucher le plus grand nombre.

Dénoncer ce racisme sur Internet est un bon début mais il faut surtout changer les comportements, oser dire que c'est intolérable lorsque l'on est confronté à des blagues de mauvais goût, même si elles sont proférées par nos amis. Parce que refuser la discrimination pour soi mais l'accepter pour les autres, parce qu'elle ne vous concerne pas, eh bien c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité.