L'initiative Mettez du rouge vise à inclure les hommes dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
#LesHommesContreLesViolencesFaitesAuxFemmes
En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, on s'est dit qu'il était aussi important d'inclure les hommes dans cette recherche d'égalité. Car pour accéder à cette dernière, il faut que l'ensemble de la société se mobilise, avance de concert dans la même direction, que les hommes portent aussi le discours féministe.
De nombreux inconnus et personnalités se sont prêtés au jeu en se photographiant fardés d'un beau rouge carmin. Alice Lepers, à l'origine de cette initiative, explique la démarche qui se cache derrière cette initiative :
D’abord, c’est l’idée que lorsqu’on parle de violences faites aux femmes, les hommes disparaissent de l’image. Soudain ce ne sont plus que des femmes qui parlent. Comme s’ils étaient obligatoirement tous du côté du violent… Ensuite, il y a les chiffres officiels (83000 viols ou tentatives sur des femmes chaque année en France, env. 230 par jour, près d’une toutes les 6 minutes). Si incroyables, que le premier réflexe du cerveau, c’est d’en douter... Mettez du Rouge propose aux hommes de montrer qu’ils se sentent concernés, qu’ils sont aujourd’hui prêts à se lever contre les violences faites aux femmes...
Cependant, cette mobilisation n'est pas du goût de toutes. Certaines femmes ne la comprennent pas et se sentent même ridiculisées par une campagne qu'elles jugent stéréotypée et creuse. Pourquoi résumer la femme à du rouge à lèvres ? Quel rapport avec les violences envers les femmes ? En fait, probablement aucun.
Une appropriation des symboles féminins par les hommes
Il s'agit d'une initiative, certes symbolique, mais pourquoi croire que les hommes qui se prêtent au jeu ne peuvent pas être également pétris de bonnes intentions ? Qu'ils ne puissent, au-delà de cette campagne, s'engager pour une plus grande égalité hommes/femmes ?
Certes, le rouge à lèvres peut apparaître pour certaines comme un symbole hautement sexualisé mais il serait dommage de faire dire à cette campagne tout l'inverse de ce qu'elle cherche à défendre.
En outre, l'idée que des hommes s'approprient des symboles jugés féminins et l'affichent sur des photographies ne nous choque pas outre-mesure ; on a jamais trouvé que le travestissement était condamnable. Dans un monde où le genre est encore fortement cantonné au sexe biologique, où les codes féminins/masculins restent très cloisonnés, l'initiative a le mérite de faire sourire et d'être originale même si elle peut paraître maladroite.
N'oublions pas que dans la Journée des Droits des Femmes, il y a "Femmes", toutes les Femmes. Les femmes sont plurielles. En plus d'être des femmes, elles peuvent être lesbiennes, bisexuelles, transgenres...
