Don du sang aux USA : des sénateurs militent pour une politique moins discriminatoire

Par Julie Baret le 21/06/2016
sénateurs américains don du sang

Suite à la tragédie d’Orlando, des sénateurs américains exhortent les autorités à revoir leur politique de don du sang, jugée discriminatoire contre les homosexuels et les bisexuels.

Nous sommes fermement engagés à mettre fin à la politique discriminatoire de la FDA qui interdit à de nombreux hommes (…) en bonne santé de donner leur sang, et qui nous empêche de passer à des politiques qui fixerait l’approvisionnement en sang de notre nation de manière scientifiquement fiable et fondée sur le risque individuel.

Aux Etats-Unis, vingt-trois sénateurs du Parti démocrate et un sénateur du Parti républicain ont interpellé la Food and Drug Administration (FDA) au sujet des conditions de don du sang dans le pays. Dans une lettre adressée le 20 juin à l’administration en charge des denrées alimentaires et des médicaments sur le sol américain et relayée par Buzzfeed, ces élus exhortent les autorités à revoir le temps d’attente imposé aux hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) car celui-ci ne repose pas sur le risque individuel, ce qui en fait un facteur de discrimination.

12 mois d'abstinence : une restriction insupportable après Orlando

En effet, comme en France, les HSH peuvent donner leur sang à condition qu’ils aient été abstinents pendant une durée de 12 mois consécutifs. Cette avancée était obtenue en France au mois de novembre, et en décembre aux Etats-Unis. Avant cela, les HSH étaient soumis à une interdiction de don du sang à vie, suite à une législation adoptée durant la plus sombre période des années sida. Cette autorisation sous condition apparaissait donc comme une première avancée en faveur de l’ouverture du don du sang aux homosexuels et aux bisexuels, mais elle est loin d’être suffisante puisqu’elle continue de considérer ces individus comme un groupe à risque. Une discrimination qui apparaît d’autant plus insupportable au peuple américain au lendemain de la tuerie d’Orlando, une fusillade perpétrée contre une boîte de nuit gay en Floride, comme le soulignent les sénateurs signataires de la lettre :

Pendant la tragédie, le peuple américain fut prompt à prouver sa résilience et à se mobiliser de manière solidaire avec les victimes et les communautés touchées. (…) Pourtant, certains de ceux qui ont été les plus impactés par cette tragédie – les membres de la communauté LGBT qui sont particulièrement désireux de participer à cet effort commun – ont été écartés.

Lutter contre les "stéréotypes inexacts"

« Grâce aux progrès de la science, du dépistage sanguin, et des technologies de sûretés », ces élus expliquent donc à la FDA qu’ils s’attendent « à ce que la nouvelle politique de report d’un an ne soit que la première étape pour mettre fin à la discrimination contre les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes » car cette politique « continue de perpétuer des stéréotypes inexacts au sujet d’un groupe entier d’individus », et « est de facto une interdiction à vie pour de nombreux hommes gays et bisexuels » séronégatifs.
Dans leur requête, les vingt-quatre sénateurs signataires de la lettre précisent qu’ils souhaitent obtenir une réponse de l’administration d’ici le 30 juin 2016. Il s'agit des démocrates Tammy Baldwin (Wisconsin), Elizabeth Warren (Massachusetts), Patty Murray (Washington), Michael Bennet (Colorado), Richard Blumenthal (Connecticut), Barbara Boxer (Californie), Sherrod Brown (Ohio), Maria Cantwell (Washington), Robert P. Casey (Pennsylvanie), Chris Coons (Delaware), Dianne Feinstein (Californie), Al Franken (Minnesota), Kristen Gillibrand (New York), Martin Heinrich (New Mexico), Mazie Hirono (Hawaii), Tim Kaine (Virginia), Patrick Leahy (Vermont), Ed Markey (Massachusetts), Jeff Merkley (Oregon), Chris Murphy (Connecticut), Bernie Sanders (Vermont), Chuck Schumer (New York) et Ron Wyden (Oregon), et du républicain Mark Kirk (Illinois).

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