We Are Scientists fait à nouveau gronder le rock à nos oreilles avec un cinquième album ; rencontre avec le duo new-yorkais.
Vous vous souvenez de « Nobody Move, Nobody Get Hurt » ? De « The Great Escape » ? Aujourd’hui la troupe de Brooklyn qui forme We Are Scientists revient avec un 5ème album : Helter Seltzer. Riffs de guitare brillants et refrains entêtants sont de nouveau réunis dans une production éclatante digne des plus grandes stars de la pop. Rejoints pour l’occasion par Max Hart (claviériste de Katy Perry), Keith Murray et Chris Cain réalisent la combinaison parfaite du rock et de l’indie pop. Parés pour l’explosion ?
Bonjour Keith et Chris ! Et si vous vous présentiez à nos lecteurs en quelques mots ?
Nous sommes We Are Scientists : un duo pop-rock de New York. On aime la musique puissante aux beats dansants et boire de chics cocktails. Mais on aime bien aussi boire des cocktails merdiques. En fait, on avalerait n’importe quels cocktails !
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Pour votre précédent album – TV en français – vous étiez accompagné d’Andy Burrows. Qu’est-ce que ça fait d’être réuni en duo ?
Avoir Andy dans le groupe c’était super. Si on a commencé le groupe à la base c’est parce qu’on aimait trainer ensemble, et Andy est très vite devenu un membre de notre petite troupe. Tous les trois on était un trio très soudé dès qu’on était réunis au même endroit.
Et puis composer avec lui c’était phénoménal et vraiment très naturel. C’est un batteur très intuitif avec beaucoup de facilités, donc nos sessions de composition se résumaient souvent à se rejoindre tous ensemble, boire quelques bières, et arriver d’une manière ou d’une autre à une chanson complète en grattant nos instruments quelques minutes.
Vous travaillez tous les deux ensemble depuis des années. Quel serait le plus gros défaut de l’autre ?
Le plus gros défaut de Chris c’est qu’il a le sommeil vraiment très léger. Donc partager une chambre d’hôtel avec lui ça veut dire être formidablement silencieux et éviter de produire la moindre source lumineuse !
Le pire défaut de Keith c’est qu’il est très bruyant… et qu’il allume beaucoup la lumière la nuit ! (rires)
Et sa plus belle qualité ?
Chris est vraiment calé en informatique. Tu peux lui demander comment fonctionne à peu près tous les appareils ou logiciels et il va trouver la solution pour toi.
La meilleure qualité de Keith c’est qu’il ne pige rien à la technologie, donc il donne l’occasion à Chris de se la raconter sur ses compétences techniques !
Le mois dernier vous avez sorti votre cinquième album : Helter Seltzer. Cinq mots pour le décrire ?
Une explosion productrice de plaisir.
Deux ans séparent cet album du précédent. Dites-nous, qu’est-ce qu’il s’est passé en deux ans ?
L’un des grands changements c’est que notre vieil ami et claviériste Max Hart est rentré de plusieurs années de tournée avec Katy Perry et ça le démangeait d’employer sa toute nouvelle expertise dans la pop pour We Are Scientists.
Autre gros changement, on a rendu l’espace qu’on louait à Brooklyn et construit notre propre studio d’enregistrement à la place. On n’avait jamais de studio à nous avant ça et ça nous a apporté plus de liberté que jamais pour l’enregistrement. Ça nous a permis d’être beaucoup plus créatifs sans avoir à se soucier de ceux qui avaient réservé le studio pour l’horaire suivant.
"Nos inspirations : Nine Inch Nails, Oasis, Fast and Furious..."
Qu’est-ce qui vous a inspiré pour cet album justement ?
Oh plein de choses ! Nine Inch Nails, Billy Idol, Oasis, Cyndi Lauper, Heart, les volets 5 à 7 de Fast and Furious, beaucoup de margaritas, le bouquin de Donald Westlake, plein de trucs…
Quelle a été la patte de Chris Coady – celui qui a mixé les titres de Yeah Yeah Yeahs, Foals, !!!, Beach House… – sur votre travail ?
Chris Coady a une super oreille. Il est capable de mixer des albums très turbulents et très rugueux, comme des disques beaucoup plus beaux et délicats. Et nous on voulait qu’Helter Seltzer soit un mix de tout ça. On avait confiance dans le goût de Chris. Et comme il a déjà travaillé sur 4 de nos albums ça aide, il sait ce qu’on aime maintenant.
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Quelle chanson de l’album vous nous conseiller pour partir en voyage ?
Je pense que « In My Head » est une bonne musique pour voyager. C’est d’abord très doux et léger – les couplets sont parfait à écouter au volant tout en bordant les falaises de la côte lorsque le soleil se couche. Puis le refrain te rentre dedans, bruyant et bagarreur, et alors ça devient le titre parfait pour se rendre compte que la voiture que tu conduis est amphibie, et que tu fondes depuis la falaise pour tomber dans l’eau et accélérer entre les vagues comme un dingue.
"Tu chasses les requins à l'arbalète ? Alors 'Buckle' est fait pour toi !"
Et quel titre pour passer une après-midi à la plage ?
Eh bien tout dépend de ce que tu fais à la plage ! Est-ce que tu prélasses au soleil pour bronzer et décompresser ? Alors peut-être que tu devrais écouter « Want For Nothing ». Est-ce que tu fais une partie de beach volley contre une équipe de cadets de l’Académie naval ? Essaie plutôt « Classic Love ». Tu chasses les requins à l’arbalète ? Alors « Buckle » est fait pour toi ! (rires)
La pochette de l’album est assez énigmatique. Vous pourriez nous aider à démêler tout ça ?
On a le sentiment que l’expliquer gâcherait le côté marrant de la pochette. On préfère que VOUS essayiez de l’expliquer. On invite tous les lecteurs à écrire leurs théories et à les envoyer par mail à notre maison de disque ; elle en fera un fascinant résumé qui nous fera bien rire quand on sera en tournée !
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Aujourd’hui vous vous adressez à un média LGBT. Qu’est-ce que ça représente pour vous ?
C’est particulièrement important pour les gens qui ont été opprimés, attaqués et ignorés par le passé d’avoir une voix représentative dans les médias. Il me semble que la haine provient le plus souvent de l’ignorance, donc je vous salue pour votre effort, d’aider à créer une communauté de parole pour les minorités.
"C'est terrifiant de voir que des électeurs soutiennent ces idiots"
La communauté LGBT américaine a été éprouvée récemment par les loi anti-gays débattues à travers le pays et la tragédie d’Orlando… Quel est votre sentiment au regard de tout ça ?
C’est bien évidemment tragique, mais c’est surtout terrible que des membres de notre gouvernement veuillent activement faire campagne contre des droits civiques de leurs électeurs. Et c’est aussi terrifiant de voir qu’il y a des électeurs qui soutiennent ces idiots. Tout ce que je peux espérer c’est qu’en dépit de ces revers et de ces tragédies, les choses commenceront à aller mieux, petit à petit, en termes de représentation et de reconnaissance de la communauté LGBT des États-Unis.
Quel message souhaiteriez-vous adressez à la communauté LGBT aujourd’hui ?
Il me parait essentiel de garder espoir, d’être ferme dans vos demandes de reconnaissance et d’égalité, de chercher et d’encourager d’autres communautés qui vous soutiennent et vous permettent d’apporter votre aide aux autres.
Mais aussi de croire que, malgré les apparences assez répandues, il y a beaucoup de gens sur cette planète qui sont de votre côté.
Certaines stars de la musique se sont d’ailleurs élevées contre les différentes lois et projets de loi anti-gay des États-Unis. Quelle est votre opinion par rapport à ça ?
Être un musicien célèbre signifie avoir une parole publique. Que ce soit debout devant un micro ou durant une interview, un public relativement grand va automatiquement entendre ce que tu as à dire. Alors de toute évidence c’est sympa de voir tant de musiciens qui ont la chance de pouvoir faire ça, d’utiliser leur audience pour diffuser des messages de soutien et d’amour à la communauté LGBT.
Est-ce que vous avez un petit mot pour nos lecteurs ?
Soyez forts et écoutez-vous les uns les autres.
We Are Scientists sera en tournée jusqu'en novembre. Toutes leurs dates ici.
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Pour en savoir plus :
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Crédit photo couverture Shervin Lainez
