Luke Austin est un photographe australien basé à Los Angeles. Chaque semaine, il photographie des hommes devant le mur de sa chambre à coucher qu’il a peint en rose avec son mari.
J’ai grandi en regardant ma mère passer son temps à nous prendre en photo, mes sœurs et moi, avec son appareil Pentax des années 70. Et j’avais toujours mon Kodak 35min sur moi quand j’étais gamin.
Luke Austin est photographe australien qui a craqué pour la côte ouest des Etats-Unis avec son époux. A Los Angeles, il capture des portraits d’une jeunesse queer et tatouée.
Il y a douze ans, il a commencé la photo sur la route du rock. Remportant un concours du magazine Rolling Stones en 2004, il reçoit un pass photo pour un gros festival de musique, s’achète un appareil professionnel et se met à photographier les musiciens et les groupes qui se produisent sur scène.
La photographie musicale m’a vraiment enseigné à utiliser un appareil photo, mais ma passion, c’est le portrait.
Avec beaucoup de sérieux, Luke commence à photographier ses amis. Aujourd’hui, il se fait des amis en photographiant des inconnus repérés sur Instagram. « Je suis très antisocial donc j’utilise l’objectif pour me faire des amis » analyse-t-il en plaisantant.
Je photographie les hommes parce que ce sont eux qui m’attirent. J’ai découvert qu’en photographiant des femmes, l’envie de les transformer en poupées prenait le dessus ; je finissais toujours par les photoshopper pour atteindre la perfection.
J’aime regarder le caractère doux et vulnérable des hommes, et je suis très attentif aux mouvements des mains. Je regarde constamment les mains.
C’est toujours agréable de voir différentes formes, tailles, et couleurs dans l’art. Or on est souvent confronté, dans les médias gays notamment, à des hommes blancs et musclés. J’aime à penser que j’offre une bonne gamme dans mon travail.
Je pense que j’essaie toujours d’obtenir le portrait le plus honnête, tout en capturant la version idéale de chaque modèle. Je suis un perfectionniste. Quand je prends une photo, je ne m’arrête pas tant que je n’ai pas atteint le portrait « parfait » de ce que j’ai devant les yeux.
Les mannequins professionnels essaient toujours de vendre quelque chose. Ils connaissent leurs poses et leurs bons profils. Ce que j’aime le plus dans le fait de photographier des gens ordinaires, c’est qu’il y a souvent une sorte de gêne. Et c’est ça qui fait un bon portrait selon moi.
Au studio impersonnel et parfois impressionnant, Luke Austin préfère le confort de sa chambre à coucher. Son intimité aussi, que partagent chaque semaine trois à quatre modèles venus poser devant son objectif. Derrière eux, le mur rose qu’il a peint avec son mari quand ils quitté New York pour Los Angeles, et ses variations de couleurs au gré de l’ensoleillement.
J’adore le challenge de travailler contre un mur uni. De travailler véritablement avec la lumière. Je pense que maintenant le public associe mes portraits avec ce mur rose et c’est super ! Car franchement, je crois qu’il n’y aura jamais trop d’hommes posant devant un mur rose dans ce monde. Le rose est la plus belle des couleurs.
En plus de ses portraits iconiques, délirants, et poétiques se glissent aussi certains duos, comme sortis de leur intimité pour livrer une danse des corps inédite.
Photographier des couples, c’est quelque chose de tout nouveau pour moi. Pour ces photos, c’est moi qui ai positionné les couples, ce qui est aussi quelque chose de nouveau. J’ai imaginé une histoire à propos de chaque couple, et je les ai placés dans des postures étranges pour inviter le public à se fabriquer la sienne.
Retrouvez toutes les œuvres de l'artiste sur son site officiel ou sur son compte Instagram.
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