Oubliez la Macarena et même le dernier clip de Rihanna qui sample « Maria, Maria », le clip queer de l’été sera forcément un de ces deux là ! Votez pour votre préféré en fin de page.
D’un côté, Queen Mimosa, artiste français méga-star au Japon, des dizaines de clips plus graphiques les uns que les autres. De l’autre, Cazwell, le rappeur blanc le plus queer et over-sexuel, dont chacune des vidéos est un phénomène. Entre les deux, une parenté évidente : aucun tabou, des scènes dignes de tableaux queer contemporains, des paroles qu’on retient. Lequel sera votre favori cet été ?
QUEEN MIMOSA - "FRENCH KISS"
Queen Mimosa est une création de Johnathan Icher, photographe aussi talentueux que sa persona musicale. Alors étudiant à l’École supérieure d’arts appliqués Duperré, il cherche à allier sa passion de la mode et de l'art, et voit dans ce projet d’étude la parfaite conjugaison entre musique et visuel. Il commence en 2009 sur feu MySpace puis propose régulièrement ses créations loufoques sur YouTube. Il performe une esthétique kawaï qui l’a mené à chanter deux fois à Tokyo dans une soirée gay qui l’adule, au même titre que Candy Ken ou… Cazwell ! Douze clips plus tard, il revient avec « French Kiss », toujours visiblement inspiré par des artistes comme Jean-Paul Goude ou Pierre et Gilles :
J’ai la chance d’avoir beaucoup d’amis créatifs avec qui collaborer, ça crée une émulation et c'est un soutien qui me permet de continuer... Pour ce clip-là, produit par Sendra, j'ai écrit les paroles en anglais mais celles-ci parlent de la France pour ouvrir des projets avec des gens à l’international, d’autres artistes queer ou non d'ailleurs. Avec « French Kiss », je voulais jouer les stéréotypes français et les rendre glamour, esthétiques… J'espère que c'est plus WTF que ridicule !
Ci-dessous, toutes les vidéos de Queen Mimosa :
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CAZWELL - "LOOSE WRISTS"
Cazwell nous régale déjà depuis une dizaine d’années grâce à ses créations de rap érotico-queer. S’il ressemble à un Eminem gay, il n’a de commun avec l’autre star du rap que le goût de la provocation. Il a travaillé avec Amanda Lepore, Peaches, ou encore la drag queen Manila Luzon. Ses chansons sont toujours des odes à la gaytitude (et à la bi-titude !) et il remplace, dans ses clips, les jolies demoiselles des clips gangsta par des danseurs tout aussi huilés, des garçons tout aussi clichés et sexualisés. L’esthétique est cette fois-ci davantage du côté de David Lachapelle. Dans son nouveau clip « Loose wrips », c’est surtout les tenues qui ont fait parler d’elles, bien avant les paroles ou la mélodie (c’est un peu souvent le cas avec lui).
J'ai été surpris par la réaction parce que les tenues sont beaucoup plus conservatrices que celles des gars sans chemise ou en maillot de bain que je mets généralement dans mes vidéos.
Il faut dire que ces ensembles, dits « combi-shorts », colorés (pastels) et dentelle ne sont pas piqués des hannetons. Mais, en effet, on avait déjà vu plus transgressif. C’est peut-être le côté « folle assumée » qui a gêné. Ça tombe bien, c’est exactement le sujet de la chanson :
J'ai remarqué un mouvement de « Folles Fières » depuis quelques années, mais il n'a pas été très visible jusqu'à maintenant. Il est temps que nous acceptions les folles, que nous soyons homosexuels ou hétéros. Lorsque les hommes entrent en contact avec leurs côtés « féminins », cela donne un véritable sentiment d'autonomisation. Nous avons un président qui veut supprimer les LGBT du recensement (ndlr : aux États-Unis, on peut se déclarer LGBT lors du recensement) et un vice-président qui croit que les thérapies de choc peuvent guérir l'homosexualité. À la fin de l'année dernière, je me suis promis d'être aussi gay que possible avec ma musique et mes vidéos. Nous devons être plus visibles que jamais et j'espère que c’est ce qu’inspire cette chanson