Le chanteur-compositeur américain Wrabel a écrit le morceau "The village" en réaction à la politique transphobe de Donald Trump.
"Dans la nature, un troupeau attaque n'importe quel oiseau qui est plus coloré que les autres parce qu'être différent est considéré comme une menace". C'est avec cette phrase que s'ouvre le clip "The village" de Wrabel. À l'image, un jeune garçon trans qui tente de bander sa poitrine dans la salle de bain familiale. Son père l'interrompt, le visage fermé et le regard réprobateur. Le décor est planté : la transidentité de ce jeune homme est bien loin d'être acceptée au sein de sa famille. De son domicile à son école, la vidéo suit le parcours chaotique de ce jeune garçon qui doit à la fois apprendre à s'accepter tel qu'il est tout en affrontant les jugements et le rejet de ceux qui l'entourent. Le clip filme ce double processus avec une tendresse non feinte et une pudeur émouvante.
Une chanson en réaction à la transphobie de Donald Trump
Cette ballade, au sens musical du terme, est signée de l'auteur-compositeur queer Wrabel. Il l'a écrite le 23 février dernier, au lendemain de l'abrogation, par Donald Trump, de la directive adoptée sous Obama pour assurer aux étudiants trans la possibilité d'utiliser les toilettes qui correspondent à leur identité de genre vécu. Quant à la vidéo, il l'a publiée quelques jours seulement après les trois tweets, du même Donald Trump, annonçant que les trans ne pourraient plus servir "de quelque façon que ce soit" dans l'armée américaine.
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Sur son compte Instagram, le chanteur explique qu'il voulait écrire cette chanson pour que celles et ceux qui sont discriminés entendent que le problème ne vient pas d'eux mais de ceux qui les discriminent. Il ajoute :
Cet homme [Donald Trump, NDLR] doit arrêter de dire et de faire ce qu'il dit et fait. Il donne au "village" la permission d'être haineux, de regarder ceux qui sont différents comme un problème.
Puis, il revient sur sa propre histoire :
J'ai fait mon coming-out vers 23 ans. J'ai grandi dans une famille catholique. Dans une église de Los Angeles, ils m'ont dit que j'étais contre-nature. Je ne peux cependant pas prétendre savoir ce qu'être trans implique au quotidien, tout ce que je peux faire c'est tenter de relayer vos sentiments et vos luttes.
Au-delà des personnes trans, "The village" résonne comme un hymne à l'adresse de tous celles et ceux qui sont stigmatisés. "There's nothing wrong with you" (Il n'y a pas de problème avec toi/vous) peut-on entendre à plusieurs reprises. "The village" est donc un morceau pour tous les oiseaux colorés, qu'ils aient été rejetés du nid familial ou raillés pour leurs couleurs... Étoffez votre plumage, déployez vos ailes et soyez fièr·e·s de vos couleurs arc-en-ciel, vous dit Wrabel.
We could be beautiful, son EP sorti en mai dernier, compte cinq morceaux dont le très touchant et recommandé "Bloodstain".