musiqueDécouvrez le chanteur Eddy de Pretto et sa "Fête de trop"

Par Aurore Gayte le 08/08/2017
eddy de pretto fete de trop

Le jeune chanteur, originaire de Créteil, vient de sortir une vidéo pour son premier tube hypnotisant, Fête de trop. TÊTU vous parle du phénomène.

Les critiques le comparent souvent à Stromae.  Il faut dire qu'ils partagent beaucoup de choses : même amour de la poésie et du verbe, même cynisme, mêmes influences. Pourtant, la ressemblance s'arrête là.
Avec un premier EP sorti en 2015 et une nouvelle chanson dévoilée cet été, Fête de trop, Eddy de Pretto a réussi à imposer son style et ses histoires, qui parlent avec élégance du spleen de la jeunesse. Il le reconnait d'ailleurs lui-même dans une interview aux Inrocks : "Les thèmes que j'aborde dans mes chansons sont plutôt cyniques, assez noirs, presque pessimistes."
En début d'année, il est sélectionné pour les Inouïs du Printemps de Bourges, qui servent de tremplin à beaucoup de nouveaux talents de la musique française. Christine and the Queens, Fakear, Chinese Man et bien d'autres y sont notamment passés. Après une prestation qui avait laissé les spectateurs abasourdis, Eddy en est reparti avec le 1er Prix dans la poche.

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"La frustration du banlieusard"

La musique d'Eddy est au croisement de plusieurs sources d'influence : biberonné par sa mère aux chansons de Jacques Brel, Georges Brassens et Léo Ferré, mais aussi par le rap français des années 90/2000, Diam's, Booba et MC Solaar en tête. Enfant de Créteil, où il a vécu pendant 21 ans avant de venir s'installer à Paris, il puise son inspiration dans la banlieue, où "l'atmosphère est très différente de celle de Paris", comme il l'explique aux Inrocks. "Créteil, c'est une sorte de HLM, des tours, une banlieue middle-class, un peu dortoir, à 30-40 minutes de métro de Paris. Toujours entre deux, t’as l’impression d’être ‘à côté de’. C’est la frustration du banlieusard", dira-t-il aussi aux journalistes de Greenroom lors d'un long entretien.

Mais j'avais envie de dire que j'en suis là où je suis aujourd'hui grâce à toute cette vie en banlieue, toutes ces influences urbaines, ces rencontres, ces classes sociales... c'est ce qui m'a fait et je n'ai pas du tout envie de les oublier. C'est quelque chose que j'intègre en moi totalement et dont je me sers pour retranscrire quelques choses dans mon art aujourd'hui.

 

interview à l'aise

Une publication partagée par Eddy de Pretto (@eddydepretto) le

"Toute différence était condamnée"

Mais il n'y a pas que la banlieue dans ses textes, également très autobiographiques. Fête de trop évoque ainsi une partie de son passé, une époque où il "sortait énormément, par automatisme", avant de se sentir "déçu", "mélancolique", confiait-il toujours à Greenroom.

[Tu sors] en partie pour la conquête, la rencontre, pour l’amusement, la perdition. Et tu rentres à 7h, 8h, tout seul, tu dors jusqu’à 16h, tu te réveilles seul, tu regardes une série et tu repars en soirée, au bout de la vingtième, de la trentième fois, tu te dis ‘à quoi bon ? est-ce que ça me rend plus heureux ?'

Dans son EP sorti en 2015, malheureusement aujourd'hui indisponible parce que considéré comme "trop brouillon" par Eddy, on trouvait également le morceau Normal, sur lequel le chanteur parlait d'homophobie:

Toute différence était condamnée. C’était devenu la chasse à tout ce qui les dérangeait.

Le prochain EP d'Eddy de Pretto sortira en octobre. D'ici là, si vous n'avez pas envie d'attendre, vous pourrez le retrouver en concert à Toulouse, Lyon, Rennes, Paris et dans bien d'autres villes.