Diane a les épaules de Fabien Gorgeart, au cinéma le 15 novembre, est une comédie solaire et touchante sur fond de GPA, portée par un quatuor d’acteurs aussi amusants que justes.
Toute Première fois, Les Garçons et Guillaume, à table !… Le mariage pour tous ou les débats sur l’homoparentalité sont une mine d’or pour les comédies françaises. Et souvent pour le pire. Sous couvert de la jouer « moderne » en surfant sur des questions sociétales, ces films flirtent souvent avec l’homophobie la plus crasse en multipliant les scènes de « gay panic » (quand un hétéro flippe sévèrement à l’idée de se faire draguer par un homo, comme dans Camping 3), de transphobie la plus violente (Pattaya), quand la sexualité entre hommes n’y est pas purement et simplement représentée comme une humiliation pire que la mort (Gangsterdam). Alors forcément, quand une comédie comme Diane a les épaules se saisit de la question de la gestation pour autrui, on appréhende.
L’histoire est celle de Diane, une jeune trentenaire indomptable et légère, campée par Clotilde Hesme (Les Chansons d’Amour, Chocolat), qui a décidé de porter l’enfant d’un couple d’amis homosexuels, Thomas et Jacques. Seulement, au début de cette grossesse, Diane tombe amoureuse de Fabrizio (joué par Fabrizio Rongione, déjà repéré dans Rosetta ou la série de France 3 Un Village français), l’électricien rénovant une maison de campagne que la jeune femme entend bien retaper, même enceinte jusqu’aux yeux. S’ensuit un combat de petits coqs entre un couple de futurs papas affolés pour un rien et un amoureux qui a du mal à trouver sa place dans le projet de ce trio soudé.
Regard tendre
Dans ce premier long métrage, le réalisateur Fabien Gorgeart désamorce habilement les clichés. Il porte un regard également tendre sur le couple homo formé par Grégory Montel (l’irrésistible agent d’acteurs Gabriel Sarda de l’excellente série Dix Pour Cent) et Thomas Suire que sur son désir d’enfant. Mais il ne l’épargne pas non plus, comme lorsqu’il pointe la tendance de Thomas à étouffer sa si généreuse amie avec ses craintes. Mais la grande force de ce film solaire mais pas insouciant, c’est d’épouser le point de vue de Diane. Jamais il ne réduit cette femme qui porte un enfant pour d’autres à son seul ventre. Écartelée entre les désirs des hommes (d’enfants ou de couple), Diane se démène pour faire entendre sa voix et faire respecte ses choix. « Je peux me débrouiller toute seule ! », l’entend-t-on répéter d’un bout à l’autre du film. La comédienne Clotilde Hesme apporte à ce personnage de trentenaire farouchement indépendante mais un peu paumée tout son orgueil et sa fraîcheur. Des qualités qui aideront Diane à traverser cette aventure humaine éprouvante, dont elle ne sortira certes pas intacte, mais pas abîmée pour autant.
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