santéSidragction : quand les drag-queens arpentent le pavé contre le sida

Par Jérémy Patinier le 24/11/2017
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Les drag-queens savent faire autre chose que des lipsync ! Enza Fragola et Minima Gesté, créatures désormais légendaires de la nuit parisienne, ont entrepris un « dragaction », une levée de fonds contre le sida dans les lieux LGBT de la capitale. Et quand les drag s'engagent, ça dépote ! 2e édition en 2017 !

Mise à jour 24/11/2017 : La collecte du Sidragtion 2017 aura lieu dans le Marais, à Paris, le samedi 2 décembre. Et sera suivi d'un show aux Souffleurs, vers 22h, avec Minima Gesté, Enza Fragola, Ryuq Qido et Môôôôôsieur Jérémy.
Toutes les infos sur l'event facebook ici : https://www.facebook.com/events/130473790989888/

Vous l’avez peut-être déjà croisée avec ses costumes bigger than life, en tour Eiffel, en bougie ou en sapin de noël, reconnaissable à ses bacchantes fournies et son saxophone, dans les couloirs du métro qu’elle n’a pas peur de traverser en drag : Enza Fragola est drag-queen 24h/24h. Quand elle redevient Vincent le jour, elle reste talonnée, pailletée, enfourrée, à tel point qu’on ne sait jamais quand commence et quand finit le drag avec elle. Sur son instagram, elle se définit avec folie comme :

« Makeup disaster, fashion fauxpas, druidesse de périf. I'm a genderfuck drag living in Paris ».

Il y a un an, elle créait l’ExtravagEnza, la soirée des « premières scènes » des drags de Paris, là où vient éclore toute une nouvelle génération de personnages qui vont enchanter nos nuits à venir. Elles se définissent elles même comme une « Cracra family », une troupe hétérogène de performeurs qui ne cherche pas la beauté et la perfection (même si certaines le sont !) mais un désir de dynamiter les codes de l’art séculaire du travestissement. Depuis, elle a aussi créé « Les fées du marais », un fanzine papier et une page Facebook sur l’actu des fans de drag, pour les fans !

Elle a créé le Sidragction avec la glamourissime et hilarante Minima Gesté (il ne faut pas rater ses impros les dimanche soir À la folie (La villette), où elle co-anime des "bingo-drag" de son crû). Ses apparitions sont aussi virevoltantes que décapantes !


 

Sur les pavés, les drags.

Mais les drags ne font pas juste du divertissement, elles savent aussi se rendre utiles. Ce samedi 3 décembre à partir de 17h, Enza l'extra et l’innocence incarnée en la persona de Minima Gesté, elles ont décidé d'arpenter les rues du Marais et les lieux de convivialités gays parisiens afin de récolter des dons pour la recherche contre le sida en partenariat avec le Sidaction.
Enza nous explique d’où vient son idée :

« Cette action est inspirée de nos soeurs d'Amsterdam, de la House of Hopelezz, qui utilisent leur paillettes et leur sequins pour réfléchir la lumière des spotlights vers des causes importantes et battre le pavé pour faire avancer la lutte contre le Sida, depuis maintenant 10 ans, à travers les begging babes ».

Mais pourquoi avoir choisi cette cause ???

«  Une grande cause, la recherche et la lutte contre le Sida, qui nous concerne tous et toutes et particulièrement en tant que population à risque. Ces derniers temps, des mouvements réacs sont encore apparus à la simple vision de campagnes de prévention. Il est donc important de se mobiliser face à ces résistances conservatrices qui aimeraient nous faire taire, et nous ranger au placard. Nous sommes aujourd’hui là pour rappeler notre existence, dire que nous sommes visibles, et que nous sommes fiers, fières. Par delà notre aspect festif, nous sommes là pour défendre des valeurs de tolérance, de diversité et d'amour. Nous pouvons être des porte-paroles. Des portes paroles disant que l'amour ne doit pas se vivre au prix de sa santé. »

 

Chaque boîte numérotée a été attribuée à un binôme (ou un threesome parce que c'est toujours mieux à 3) : il fallait voir Sativa Blaze, Ryuq Qido, Esther Fauve Carter, Swann de Beers, Mirage, Veronika Von Lear, Trashenda ainsi que les drag kings dont Jésus la Vidange, Minima et Enza, secouer leurs boîtes dans les rues de Paris, distribuer préservatifs et ruban rouge, en fourrure mais surtout très dénudées - le maquillage ça tient chaud - et récolter pièces jaunes et rouges, billets verts et rouge, mais aussi sourires et compliments. Les paillettes se sont transformées en sonnant et trébuchant : à elles toutes, elle ont joyeusement récolté 2078.77 euros pour le Sidaction !
Et le titre de "Miss Racollage" a même été décerné à Ryuq Qido, qui avait la bourse bien pleine. Il faut dire que son regard mutin et sa mini-fourrure handmade étaient convaincants...

A votre tour, faites un don au SIDACTION, c'est par ici !
 
Merci à Fanny Challier pour les photos issues de son Instagram