Réélue il y a peu députée Verts du parlement régional de Bavière, Tessa Ganserer est devenue la première personne trans' à disposer d'un mandat politique en Allemagne.
"La vie en tant que Markus Ganserer n'était pas trop mal. Mais je suis Tessa Ganserer et je vivrai ainsi jusqu'à la fin de mes jours." Le 4 janvier dernier, la députée Die Grüne ("Les Verts") du parlement régional de Bavière, Tessa Ganserer, est rentrée dans l'histoire de l'Allemagne en faisant son coming-out trans' sur son compte Twitter. Elle devient ainsi la première personne trans' à siéger dans une institution politique allemande.
"Madame la députée régionale"
La quadragénaire doit s'exprimer pour la première fois ce lundi 14 janvier devant la presse. Elle s'est également exprimée sur son compte Facebook, dans un communiqué publié lui aussi le 4 janvier dernier. "Je suis une femme dans toutes les fibres de mon corps et maintenant aussi Madame la députée régionale", a-t-elle écrit.
La présidente du parlement de Bavière, Ilse Aigner, issue de l'Union chrétienne-sociale (CSU), parti allié aux démocrates-chrétiens d'Angela Merkel, lui a apporté un soutien ferme. "Madame Ganserer a pris une décision très courageuse et éminemment personnelle", a assuré Ilse Aigner dont le parti, opposé notamment au mariage homosexuel en 2017, défend pourtant des positions très conservatrices sur les questions de société.
"Notre collègue devient une collègue, cela ne devrait pas constituer de problème dans cette maison et être respecté (...). La personnalité d'un être est toujours plus importante que son sexe", a-t-elle ajouté.
Remous au parlement
Une annonce qui n'est pas passée inaperçue au parlement de la très conservatrice et catholique Bavière. Pour la présidente de l'institution régionale, pas de doute, "beaucoup devront certainement encore s'y habituer". Selon nos confrères du Süddeutsche Zeitung, un élu du Parti libéral FDP lui aurait lancé : "Vous jouez à quoi ici ? La drag-queen ?".
Tessa Ganserer, qui s'est jusqu'ici très peu exprimée, a assuré à ce même journal s'être "découverte" femme il y a dix ans. Elle a depuis entamé les démarches pour prétendre à un changement de nom à l'état civil. Fin novembre, elle a décroché un premier certificat médical attestant de sa dysphorie de genre. Un document qui a été pour elle son "véritable certificat de naissance".
Lors de la première séance plénière de l'année, qui s'ouvre le 23 janvier, la responsable écologiste, élue pour la première fois en 2013 et réélue lors des élections régionales en octobre, sera donc enregistrée en tant que femme.
(Avec AFP)
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