musiqueInterview de Mouse DTC : "Notre musique parle de cul, on ne peut pas s'en empêcher !"

Par Alexis Patri le 01/02/2019
Mouse DTC

Le groupe Mouse DTC sort, ce vendredi 1er février, "Dead The Cat". Un album "punk-disco-électro" dont nous a parlé la chanteuse du duo, Hermance Vasodila. Interview.

C'est un album aussi dansant et drôle qu'inclassable. Né il y a presque 10 ans sur le marché de Mulhouse, le duo alsacien Mouse DTC publie aujourd'hui "Dead The Cat". Un disque dont les sonorités électro-kitsch et le franc parlé, cul et absurde, rappellent Sexy Sushi et Yelle. Le groupe est étiqueté "punk-disco-électro" ou encore "variété alternative". "Mais tout ça, on s'en fout", tranche la chanteuse Hermance Vasodila aux faux airs de Zaz. Elle nous a parlé soirées gays et bisexualité, à quelques semaines du concert de Corinne à Strasbourg, dont le duo qu'elle forme avec Arnaud Dieterlen assurera la première partie.

 

Comment est né cet étrange nom de Mouse DTC ? 

Comme je suis toute menue et que tous les projets d'Arnaud ont un nom d'animal, on a choisi la souris. Qui est devenue "Mouse". Et puis le "DTC" est venu après, pour dire "Dead The Cat" ("mort le chat", ndlr).

Entre nous, "DTC", c'est pas aussi pour "dans ton cul" ?

Oui, aussi ! (rires) Bien sûr, c'est voulu et assumé. On est partis de l'idée que la petite souris n'existe pas, le père non plus. Quand t'es enfant, apprendre ça c'est le choc, c'est ignoble ! Donc la petite souris, dans ton cul !

"En tant que femmes, on a aussi ce besoin d'être ensemble, qu'on soit homo, hétéro. Ou bie comme moi."

Dans cet album, une chanson s'appelle "Homosexualis discothecus". Elle parle des soirées gays ?

Oui, et en fait c'est une reprise ! La seule de l'album. On a repéré ce titre de Jean Yanne dans le film "Deux Heures Moins le Quart Avant Jesus Christ", avec Coluche et Michel Serrault. La chanson passe en fond sonore pendant une scène dans une boîte gay. Les paroles parlent de l'importance de ces lieux-là : "On est entre homos, fiers de nous, de nos coutumes et de nos us. Ah comme on est beaux dans les homosexualis discothecus". Ça me parle parce qu'en tant que femmes, on a aussi ce besoin d'être ensemble, qu'on soit homo, hétéro. Ou bie comme moi.

Le sexe de manière générale est un sujet récurrent de l'album. Pourquoi ?

En réalité, "Dead The Cat" est moins cul que "Dans Ton Club", le précédent album. Mais on en parle quand même. Je crois qu'on ne peut pas s'en empêcher, ça fait partie de nous (rires). Et puis sans ça, la vie serait chiante ! N'est-ce pas ?

Ta bisexualité est importante dans ta musique ?

Ce n'est pas un sujet, mais ça fait partie de moi. Et il y a quand même un problème autour de ça dans la musique. Quand c'est une femme au micro, les gens ont besoin de mettre une étiquette sur la nénette. "Qui est-ce qu'elle baise ? Le batteur ? Le guitariste ? La fille au premier rang ?" Ça revient tout le temps.

Quand on écoute cet album, on pense à Sexy Sushi. Ça fait partie de vos influences ?

Je comprends le lien, mais ce n'est pas vraiment une influence. J'écoute parfois, mais ce n'est pas dans ma playlist. On nous dit aussi que nous faisons le grand écart entre Richard Gotainer et Sexy Suhi. Nous avons des influences très larges avec Arnaud. Moi pour, ça va des Chemical Brothers à Ten Years After. J'aime beaucoup les artistes français des années 1980 : Regret, Miss Kittin. Arnaud est plus rock. Pour cet album, nous avons travaillé avec Miossec. Il nous a proposé plusieurs textes. Il ont ensuite travaillé ensemble à l'élaboration de certains titres, en résidence sur le phare du Créac'h (sur l'île d'Ouessant, ndlr). En sort le titre "Madame", et d'autres chansons pas encore sorties.

Vous allez tourner en France pour cet album ?

Nous n'avons pas de dates de prévues pour l'instant. Notre groupe n'est pas amateur, mais pas encore pro non plus. Le cul entre deux chaises. Donc nous n'avons pas de tourneur et ça devient difficile de caler des dates. C'est comme essayer de rentrer en boîte quand tu n'es pas un habitué !

Crédit photo : Mouse DTC.