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cinémaTaron Egerton dans Rocketman : “À l’écran, que j’embrasse un garçon ou une fille, ça me fait le même effet”

Par Renan Cros le 28/06/2019
Taron Egerton

Jouer Elton John n’est pas donné à tout le monde. Être choisi par la popstar elle-même pour l’interpréter, encore moins. Le Britannique Taron Egerton s’y attelle avec brio dans Rocketman.

(Cette interview a d'abord été publiée dans le numéro 219 de TÊTU, actuellement en vente.)

A bientôt 30 ans, Taron Egerton semble avoir trouvé le rôle de sa vie. Celui qu’on a découvert en petit branleur gentleman dans la saga “Kingsman” joue son aller simple pour Hollywood et les Oscars en incarnant dans Rocketman le plus flamboyant des songwriters pop : Elton John. Pourtant, quand on rencontre le jeune acteur britannique, très en amont de la promotion du film, on s’étonne. Qu’est- ce que Sir Elton a bien pu voir de lui dans ce jeune lad au physique un peu nerveux ? Et puis les langues se délient, et l’on comprend.

Ça fait quoi d’être Elton John ?

(Rires.) Il n’y a que deux personnes au monde auxquelles vous pouvez poser cette question : Elton et moi ! Comme Elton n’est pas là, je vais répondre à sa place : c’est spécial... En fait, Elton John n’existe que dans le regard des autres. Quand on tournait le film, j’étais dans une bulle. J’étais lui au quotidien... Maintenant que le film est terminé, je prends conscience que c’est Elton John ! une icône, une popstar, un personnage incroyable ! J’imagine que, dans la vie, ça doit être un peu la même chose pour lui. C’est quelqu’un de très accessible, de très sympathique, d’assez “normal” à qui l’on rappelle tout le temps qu’il est Elton John ! Je n’ai pas cherché à “jouer Elton”, mais plutôt à le comprendre et à me mettre à sa place. Et, clairement, je ne peux pas être mieux Elton John qu’Elton John lui-même. Donc la pression, elle est dans le regard du public. Tout le monde a “son” Elton John.

Qu’est-ce que représentait Elton John pour vous avant que vous ne le rencontriez ?

À 17 ans, j’ai chanté “Your Song” au concours d’entrée de mon école de théâtre. Pour ma génération, Elton John a toujours été là. C’était un passage obligé. On a tous entendu nos parents, nos grands-parents chanter ses chansons. J’avais 6 ans et je les chantais déjà. Quand on est Anglais, Elton John, c’est comme les Beatles, c’est une religion. Bien sûr, la pop culture évolue, mais ses chansons, comme celles de Bowie ou de la Motown, resteront à jamais des classiques.