La canadienne Carly Rae Jepsen, rendue célèbre par son tube sucré "Call Me Maybe" s'est reconvertie depuis son second album, "E·MO·TION", dans une pop plus rétro mais toujours aussi efficace. Elle jouera le 10 février prochain à l'Olympia. TÊTU l'a rencontrée.
TÊTU : Tu es à Paris pour ton concert à la Gaité Lyrique. Mais allez, à nous, tu peux le dire. Tu viens voir ton amant français "Julien" ?
Carly Rae Jepsen : Grillée ! (Rires) Non, Julien était un de mes ex-petits amis. Il venait de Québec city, du Canada francophone. Son nom est vraiment ce qui m'a le plus marqué, c'est ce qui a, pour moi, survécu à notre relation. C'est un nom tellement poétique et musical. Tu connais un Julien ?
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Ici, tout le monde connaît un Julien je crois ! C'est à lui que tu te dévoues ? (L'album de Carly Rae Jepsen s'appelle "Dedicated", qui veut dire "Dévoué")
Pas du tout ! J'ai même été obligée de lui envoyer un SMS pour lui expliquer que la chanson ne parlait pas de lui, que c'était une métaphore. La chanson "Dedicated" parle plutôt d'un autre garçon que je voyais. Si mon album se nomme ainsi, c'est surtout parce que je me suis beaucoup interrogée sur l'amour en général, sur ce que ça veut dire, à mon âge, d'être dévouée à quelqu'un. A vrai dire, je ne sais même pas si j'en suis encore capable ! (rires) Mais je suis fascinée par le concept de l'amour.
C'est pour ça que tu écris beaucoup de chansons d'amour ?
(Elle répond du tac au tac) Mais qu'est-ce qu'il y a de mieux que l'amour ?
Dans ton précédent album "E·MO·TION" on avait l'impression que tu cherchais ta liberté, et cette fois, on a l'impression que ça y est, tu l'as trouvée... Comment as-tu fait ?
Quand j'enregistrais "E·MO·TION", je travaillais dur pour trouver ce que j'aimais dans la pop music. C'était presque pénible. Et puis un jour, on a atterri dans un univers très années 80. Je me suis dit 'Tiens, c'est marrant, allons vers là !' Après ce disque, je me disais 'Et maintenant ?' Je ne voulais pas refaire le même album. Je me suis dit que j'allais trouver la réponse dans ma vie. Et je t'avoue que ça n'a pas toujours été la fête... c'était même plutôt souvent de la mélancolie !
C'est d'ailleurs assez saisissant sur cet album comme les textes peuvent être doux-amers, et la musique dansante. C'est un effet que tu recherches ?
Il y a 8 ans, j'étais au Japon et un journaliste m'a dit que j'écrivais des textes très sombres mais dont le sens était "caché". Ça m'a surpris. C'était la première fois qu'un journaliste me disait ça. Aujourd'hui, avec toi, ça fait deux ! (Rires) C'est justement ce que j'aime dans la direction qu'on a prise avec John Hill, le réalisateur du disque (producteur de Rihanna, Charli XCX et Florence + the Machine). Il a ce côté assez dark, que l'on a un peu saupoudré de paillettes pour le rendre plus 'girly'. Mais au final, c'est toujours l'auditeur qui décide s'il veut se sentir heureux et exubérant, ou s'il préfère être mélancolique.
On a l'impression que tes chansons sont de plus en plus intimes. Y'a-t-il une histoire derrière chaque titre ?
C'est probablement mon album le plus personnel, c'est vrai. Mais dans des chansons comme "Now that I found you" ou "Feels Right", c'est plus mon imagination qui s'exprime, qui m'emmène vers des sentiments que j'aimerais ressentir au lieu de ceux que je connais déjà...
Donc quand tu chantes que tu es "too much", tu l'es vraiment ?
Être "too much", c'est une bonne chose ! Ça arrive à tout le monde je crois de se demander "est-ce que je suis trop bruyante ? Trop dramatique ? Trop émotive ?" Mais pour les bonnes personnes, on n'est jamais "trop". Les bonnes personnes vont aimer nos petits excès. Ceux qui essaient de te diminuer en te disant le contraire, ce ne sont pas des gens pour toi.
J'ai connu une relation où un garçon était attiré par moi pour tout ce qu'il y avait de sauvage et excessif chez moi. Mais qui une fois en couple, il ne cherchait qu'à éteindre ces traits de mon caractère. Quand cette relation s'est terminée, j'ai compris que ce n'était pas moi qui était "trop". C'est lui qui n'était pas "assez".
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"Mon coiffeur me dit souvent 'tu sais quand je vais à un de tes concerts, c'est mieux que Tinder!'"
Il y a déjà une dizaines de garçons qui t'attendent déjà en bas. Comment devient-on une icône gay ?
Je ne sais pas ! Mon coiffeur me dit souvent "tu sais quand je vais à un de tes concerts, c'est mieux que Tinder!" mais je ne sais même pas si je l'ai mérité ! (Rires). Ce que je sais, c'est que c'est un amour et une attraction réciproque qu'il y a naturellement entre nous. Dans mes concerts, j'aime que les gens puissent se sentir eux-mêmes, parce que grâce à ça je me sens moi-même.
Être sur scène, ça peut être effrayant. Avoir un public qui nous aime pour ce que l'on est, c'est vraiment un cadeau incroyable. La première fois que je me suis vraiment sentie à l'aise lors d'un show, c'était pendant une marche des fiertés. Tout le monde était là pour donner de l'amour alors j'ai voulu en donner en retour. Ce n'était plus une question de performance, c'était une question de joie.
Le succès d'un titre comme "Cut to the feeling" a été immédiat auprès de tes fans gays...
J'étais en vacances à Positano, et mon label m'a appelé pour me dire "la chanson commence à prendre en radio, tu ne veux pas rentrer pour faire un peu de promo ?" Mais moi j'étais en train de boire du vin en Italie sur une terrasse ! (rires) Finalement, je suis rentrée aux Etats-Unis et dès le premier concert, je me suis rendue compte que tout le monde connaissait la chanson par coeur ! Je ne m'attendais pas du tout à ça !
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"Call Me Maybe" est encore le tube canadien le plus joué dans le monde. Un hit pareil, ça met à l'abri financièrement ?
"Kiss it", mon premier disque, m'a vraiment permis d'avoir la liberté de faire ce que je veux, de ne pas forcément faire ce qu'on attendait de moi. J'ai pu faire un spectacle à Broadway, prendre 3 ou 4 ans pour faire mon second album... Penser à l'argent empêche souvent les gens de faire l'art qu'ils ont vraiment envie de faire.
Qu'est ce que tu dirais à la Carly Rae Jepsen de "Call Me Maybe" ?
Je ne sais pas... de virer son styliste ? (Rires)
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