Dans Peter von Kant, le nouveau François Ozon qui sort au cinéma ce mercredi 6 juillet, Khalil Gharbia, 20 ans, crève l'écran.
« Il a une présence un peu obsédante, un physique, un regard et un jeu très naturels qui incitent le désir ». Le compliment est signé Isabelle Adjani, ce qui n’est pas rien. Khalil Gharbia est la révélation du nouveau film de François Ozon, Peter von Kant, dans lequel il interprète Amir, jeune comédien ambitieux et amant de Denis Ménochet/Fassbinder. Un rôle qu'il endosse avec une subtilité étonnante pour ses 20 ans.
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Le jeune homme originaire de Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne, rêve de cinéma depuis qu’il a 9 ans, alors que son père, musicien et danseur, le biberonnait aux films exigeants du japonais Kurosawa ou de l’Indien Satyajit Ray : « J'ai vite commencé à envoyer des mails à des réalisateurs et des directeurs de casting mais personne ne me répondait jusqu’à ce qu’une directrice de casting, Marlène Serour, m’invite au casting de Zombie Child, j’avais 16 ou 17 ans et je n’ai pas eu le rôle mais c’est grâce à elle que je suis là ».
Pari gagnant
« Sur ses photos, je trouvais qu’il avait non seulement une photogénie mais vraiment une attitude qui le faisait sortir du moule, quelque chose de magnétique, se souvient la directrice de casting. Pendant les essais, il avait une finesse et une intelligence de jeu très rares à cet âge, il n’a pas été retenu pour le film de Bertrand Bonello, mais je savais qu’on allait le revoir très vite ».
Ce fan de rock, guitariste à ses heures, transforme l’essai à 17 ans avec un petit rôle dans un court-métrage amateur en Normandie puis un autre film, The Night Train, tourné en Suède. « J’avais besoin d’être pris pour un rôle pour arrêter avec les problèmes de légitimité, explique-t-il, j’avais besoin de concret. Mes idoles Jim Morrison ou Kurt Cobain sont mortes très tôt donc l’envie de faire tout très vite m’a toujours habité. Après le tournage du court-métrage suédois, j’ai arrêté la fac comme si ce film allait me lancer. »
Skam France, Netflix, et un premier rôle
Un pari risqué mais payant, puisqu’après avoir été recalé du casting de Peter von Kant parce que « trop jeune », François Ozon le rappelle après avoir vu le court-métrage suédois. Entre-temps, ce petit film sur lequel il avait tout misé lui a aussi permis d'incarner Bilal dans les saisons 7 et 8 de Skam France, et d'obtenir un rôle dans la série Netflix Les 7 vies de Léa.
Les rôles gays, comme celui de Peter von Kant, ne font pas peur à ce jeune homme très clairement à l’aise avec la fluidité que sa génération revendique : « L’amour n’est pas quelque chose qui se définit ou se contrôle, je n’ai pas envie de me fermer de portes en me définissant, j’ai envie d’accepter qu’on ne contrôle rien dans ce domaine, je veux être pris par l’amour peu importe sous quelle forme et peu importe avec qui ». Prochaine étape : Le Paradis, si l'on en croit le titre du film de Zeno Gratton qui marquera le premier rôle principal de Khalil au cinéma.
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