design"Pour créer un vrai univers en déco, il faut être en phase avec soi"

Par Philippe Quintin-Stern le 09/03/2025
Boutique AD Interior de Damien Arslanian

[Article à retrouver dans le magazine têtu· de l'hiver, disponible en kiosques ou sur abonnement] Dans sa boutique de mobilier et décoration AD Interior, à Marseille, Damien Arslanian flirte avec les années 1950, 1960 et 1970.

Photographie : Sarah Witt pour têtu·

  • Les années 1950/1960 

J'aime ces années-là car c'est le début de la grande distribution, de la production en série. On passe de l'artisanat d'art à la création industrielle (qui donnera naissance au mot design). On sort de l'après-guerre, des immeubles bourgeois, avec le début du chauffage central dans des immeubles et des résidences pour les classes moyennes. C'est une ère où tout le monde a le droit au confort moderne. Cette époque a donné un vrai élan de liberté dans l'art de se meubler. 

  • Le design faux pas

Il ne faut pas faire ce que les autres font. Ni tomber dans le design too much : on aligne des belles pièces, mais elles ne se répondent pas. Le tout devient aseptisé et froid. On n'est pas obligé d'avoir des objets de dingue et signés pour avoir un bel intérieur. Pour créer un vrai univers, il faut s'écouter, être en phase avec soi-même. Quand on donne de sa personnalité, on ne peut pas faire de homestyle faux pas.

  • Une pièce

C'est dur car j'aime tant d'objets… Et puis une pièce va me plaire aujourd'hui, mais moins demain. Pour jouer le jeu, je vais citer la "installation small" de Muller Van Severen. Elle est à la fois simple, épurée et multifonction : on peut s'asseoir, se détendre, lire, travailler. Je trouve cette pièce passionnante, et l'objet en lui-même est superbe.

  • Ma couleur préférée

Vert, tous les verts : du pastel au bouteille. J'ai une cuisine dans une villa en carrelage vert faite sur mesure au Maroc. Suivant la lumière, il y a des nuances irisées incroyables qui tirent sur le jaune. 

  • La pire 

Le rouge. Ça peut être beau utilisé avec parcimonie, mais ça peut être vite compliqué dans un intérieur. J'ai fait l'erreur de peindre mes toilettes coloris terra cotta. C'était hélas une nuance un peu trop rouge, et à la fin j'avais l'impression que mes murs étaient couverts de sang. Et puis j'ai le souvenir de cette mode horrible dans les années 2000 des cuisines rouges. Maintenant, je n'aime pas dire que je n'aime pas ceci ou cela. On n'est jamais à l'abri de changer d'avis !

>> AD Interior. 14, rue Edmond Rostand, à Marseille.

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