cinémaTout sur "Moi, ma mère et les autres", comédie douce-amère

Par Florian Ques le 07/05/2025
"Moi, ma mère et les autres"

Présenté à Cannes dans la sélection parallèle de l'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid), Moi, ma mère et les autres met un scène un anti-héros gay délicieusement névrosé. Le premier long-métrage de l'Argentin Iair Said sort au cinéma ce mercredi 7 mai.

David est anxieux, David est en surpoids, David a peur en avion, il fait des crises de panique et il est allergique aux responsabilités. Vilain petit canard de sa famille, ce trentenaire gay vit en Europe, loin de son Argentine natale. Mais quand son oncle meurt, il accepte de rentrer à Buenos Aires pour assister aux funérailles. Il lui faut alors renouer avec sa mère et sa famille juive.

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Pour son premier long-métrage, Moi, ma mère et les autres, le réalisateur argentin de 37 ans Iair Said, également scénariste du film, se met en scène dans la peau d'un anti-héros névrosé en quête constante de validation. Un homme lui montre un semblant d'intérêt ? Le voilà tel un chien affamé, la bave aux lèvres. Car toutes les distractions sont bienvenues pour éviter de faire face à la réalité du drame qu'il est en train de vivre : son père est dans un coma prolongé, et sa mère songe à le débrancher. Devant la perspective de lui rendre visite à l'hôpital pour lui faire ses adieux, David procrastine.

Le retour d'Iair Said à Cannes

Si le cinéaste dresse du trentenaire un portrait pathétique, il le fait avec humour et légèreté. À travers ce grand gaillard touchant de maladresse, l'Argentin s'attaque aussi aux douleurs éprouvées par tant d'hommes gays : le manque de tendresse, le besoin de plaire, la peur de vieillir, de perdre ses parents, de finir seul sans compagnon et sans enfant…

Déjà auteur de trois courts-métrages, Iair Said a commencé sa carrière comme comédien avant de passer derrière la caméra – tout en restant devant, donc. En 2015, son court-métrage Presente imperfecto (Présent imparfait) avait concouru en compétition officielle au Festival de Cannes. Il se mettait alors en scène dans le rôle d'un trentenaire recevant le jour de son anniversaire… une jupe à fleurs.

Près de dix ans plus tard, Moi, ma mère et les autres (Los domingos mueren más personas, en VO) a permis en 2024 le retour du cinéaste sur la Croisette, mais cette fois dans la sélection parallèle de l'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid). Un premier long-métrage remarqué qui parvient à dire beaucoup avec peu, et à brasser à travers cette tranche de vie singulière des enjeux à la fois communautaires et générationnels.

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Crédit photo : JHR films