Le gouvernement de Viktor Orbán a rappelé aux ambassadeurs de plusieurs pays membres de l'Union européenne que la participation à la Pride de Budapest est désormais une infraction… De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé les autorités de Hongrie à revenir sur l'interdiction de la marche des Fiertés LGBT.
"La situation juridique est claire, la Pride est un rassemblement interdit par la loi." Dans un courrier envoyé cette semaine aux ambassadeurs de plusieurs pays de l'Union européenne (UE), le gouvernement de Viktor Orbán met en garde contre une éventuelle participation à la marche des Fiertés de Budapest, prévue ce samedi 28 juin malgré son interdiction officielle.
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Rappelant que la participation à une manifestation LGBT+ est désormais une infraction en Hongrie, selon les dernières lois homophobes votées cette année par le parti au pouvoir, le ministre de la Justice, Bence Tuzson, écrit dans ce courrier que s'est procuré l'Agence France Presse (AFP) : "Veuillez vous assurer que vos collaborateurs et collègues sont dûment informés de ces faits, dans un souci de clarté." Si les participants s'exposent à des amendes pouvant aller jusqu'à 500 euros, organiser ou appeler à y participer est passible d'un an de prison, souligne encore le ministre.
Message vidéo d'Ursula von der Leyen
Une réponse notamment à la déclaration de soutien à l'événement publiée en début de semaine par les représentations diplomatiques et culturelles de 33 pays – parmi les Vingt-sept, l'Italie, la Croatie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie ne faisaient pas partie des signataires – ainsi qu'à la venue annoncé de quelques dizaines d'eurodéputé·es qui ont prévu de se joindre au cortège derrière une banderole commune. La commissaire européenne chargée de l'Égalité, Hadja Lahbib, est par ailleurs annoncée ce vendredi à Budapest pour une conférence aux côtés du maire de la capitale, Gergely Karacsony, lequel soutient le maintien de la Pride face à la police qui affirme vouloir faire respecter son interdiction.
Dans un message vidéo publié sur les réseaux sociaux ce mercredi soir, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exprimé son "soutien entier" et sa "solidarité" à la Pride de Budapest ainsi qu'à la communauté LGBTQI+ : "En Europe, marcher pour vos droits est une liberté fondamentale. (…) À la communauté LGBTQI+ de Hongrie et d'ailleurs, je serai toujours votre alliée." Et d'appeler les autorités hongroises à laisser la marche "se dérouler sans crainte de sanctions pénales ou administratives contre les organisateurs ou les participants". L'organisation attend plus de 35.000 personnes, pronostiquant "la plus grande Pride" depuis sa création dans les années 1990. "Malgré les circonstances difficiles", Viktoria Radvanyi, la présidente de Budapest Pride, promet de "mettre tout en oeuvre" pour qu'elle "puisse se dérouler samedi en toute sécurité".
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Crédit photo : JohnThys / AFP