violences LGBTphobesPays-Bas : Les hommes main dans la main en réponse à une agression homophobe

Par Julie Baret le 04/04/2017
Pays-Bas agression homophobe main dans la main

Suivi par les internautes, le mouvement a été appuyé par deux politiques de premier plan, venus main dans la main à une réunion ministérielle.

Jasper et Ronnie Sewratan-Vernes ont respectivement 35 et 31 ans, ils sont mariés et résident à Arnhem dans le centre des Pays-Bas. Dans la nuit de samedi à dimanche 2 avril, ils rentraient tranquillement chez eux après une soirée, en empruntant les rues à l'est de la ville, quand ils ont été insultés et attaqués par une demi-douzaine d'hommes. L'altercation est brutale : Ronnie perd quatre dents en recevant des coups portés par un coupe-boulons, et Jasper récolte plusieurs blessures sur le torse, le dos, les jambes.
La nouvelle de cette agression homophobe suscite immédiatement l'indignation dans le premier pays au monde à avoir légalisé le mariage pour tous en 2001, et dès le lendemain, la journaliste néerlandaise Barbara Barend demande aux hommes de marcher main dans la main dans un tweet, tant pour soutenir les victimes que pour dénoncer l'homophobie.
Lundi 3 avril, l'appel atteint déjà les plus hautes sphère de l'État : le leader des Démocrates 66 (D66) Alexander Pechtold se rend à une réunion organisée à la Haye pour discuter de la formation du nouveau gouvernement en compagnie de son co-partisan Wouter Koolmees, main dans la main. "Nous pensons qu'il est tout à fait normal d'exprimer qui on est aux Pays-Bas", ont-ils déclaré aux journalistes venus photographier la scène.

En parallèle, le hashtag #AlleMannenHandInHand ("Tous les hommes se tiennent par la main") inonde les réseaux sociaux. Homos ou hétéros, jeunes ou plus vieux et de toute profession alimentent le mouvement, bientôt rejoints par quelques femmes. Solidarité et résistance contre l'homophobie, et contre l'invisibisation de l'amour homo.

"Ce succès est agréable, mais maintenant les politiques doivent tout faire pour que les hommes puissent se tenir la main dans la rue", a relancé la journaliste à l'origine du mouvement. La police a entre temps interpellé quatre des agresseurs présumés : des jeunes hommes âgés de 14 à 20 ans.