Si la Russie gagne l’Eurovision 2016, le pays condamnant la « propagande » homosexuelle pourra accueillir le concours en 2017. Une hypothèse qui soulève des inquiétudes.
En effet, conformément au règlement du concours de la chanson, lorsqu’un pays remporte la finale, il se voit offert la possibilité d’accueillir l’Eurovision l’année suivante. L’édition 2016 du concours qui se déroulera du 10 au 14 mai prochain aura ainsi lieu à l’Ericsson Globe de Stockholm en Suède, en raison de la victoire de Måns Zelmerlöw et de son tube « Heroes » en 2015.
Or cette année, le grand favori de l’Eurovision 2016 est l’une des plus grandes pop-star russe, Sergey Lazarev. Avec le titre « You are the only one », l’artiste devance ainsi la Suède et l’Australie, eux-mêmes favoris pour la 2ème et la 3ème place d’après les bookmakers. Mais que se passera-il si la Russie accueille l’Eurovision 2017 alors que le pays condamne la « propagande » homosexuelle ?
Une politique homophobe contradictoire
Depuis 2013, il est effectivement interdit de « promouvoir » les relations entre couples de même sexe sur le territoire russe, qu’il s’agisse de se tenir par la main en public ou de brandir un rainbow flag, sous peine d’amende (proportionnelle à la position sociale) voire d’une peine d’emprisonnement. Déjà, les jeux olympiques d’hiver tenus à Sotchi en 2014 avaient provoqué la controverse, plusieurs personnalités ayant boycotté l’évènement en raison de la politique homophobe du pays. Des spectateurs LGBT avaient même été arrêté par la police lors de la compétition sportive…
Une législation d’autant plus révoltante que le candidat russe à l’Eurovision 2016, Sergey Lazarev, soutient ouvertement les droits LGBT et s’inscrit potentiellement dans les stéréotypes homosexuels dénoncés par la politique russe. Ainsi, dans le clip de « Take it you », le chanteur danse en pantalon moulant et veste en cuir, devant des femmes et des hommes qui l’adulent, vêtus de marcels roses…
La sécurité des participants avant tout
L’Union européenne de radio-télévision (UER) s’est donc voulue rassurante dans une interview pour Gay Star News :
En tant qu’organisateurs, la sûreté et la sécurité des participants, des fans, de la presse et du personnel participant à l’évènement est notre principale priorité. (…) Et d’ajouter : utiliser l’évènement comme une plateforme pour des messages politiques n’est pas autorisé, celui-ci devant resté un programme familial dans tous les pays participants. Un bon exemple est la performance finlandaise qui en 2013 a accueilli un baiser lesbien mais qui était conforme au règlement et qui n’a été contesté par aucun des diffuseurs participants.
Rien n’indique cependant que la Russie suspendra sa loi contre la « propagande » homosexuelle durant le concours Eurovision de la chanson si le pays accueille l’édition l'année prochaine. Mais en 2013, alors que la loi contre la « propagande » homosexuelle venait d’être promulguée, l’Eurovision avait déclarait qu’elle prendrait des mesures contre la Russie si le pays ne garantissait pas la sécurité des fans LGBT.
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