USA : rebondissements dans un drame familial à Los Angeles

Par Julie Baret le 04/04/2016
Etats-Unis meurtre fils père Los Angeles

Aux Etats-Unis, un homme a été accusé d’avoir tué son fils parce que ce dernier était gay. Or les suites de l’enquête proposent plusieurs lectures de l’affaire.

Vendredi, le procureur du comté de Los Angeles en Californie prononce l’inculpation de Shehada Issa pour meurtre. Ce père de famille de 69 ans est accusé d’avoir tiré sur son enfant avec un fusil de chasse, à cause de l’orientation sexuelle de ce dernier. En effet, les premiers éléments de l’enquête révèlent que Shehada ne supportait pas que son fils soit homosexuel. Outre-Atlantique, les médias généralistes et LGBT se ruent alors sur l’affaire pour dénoncer un crime "homophobe". Or, d’après les poursuites de l’enquête relayées par le Los Angeles Times, le meurtre ne serait pas tant un crime haineux qu’un accès de rage meurtrière survenu dans une situation familiale complexe.

Avant le meurtre, plusieurs heurts entre le père et le fils

Le père et son fils se seraient ainsi plusieurs fois confrontés avec violence, non pas à cause de l’orientation sexuelle du jeune homme, mais en raison de la personnalité instable de ce dernier. Amir Issa, décédé à l’âge de 29 ans, aurait par exemple été expulsé de chez lui par les forces de l’ordre à la demande de ses parents, car, refusant que leur maison soit vendue, il se serait mis à vandaliser l’habitation. Un voisin de la famille aurait d’ailleurs exprimé son soutien à Shehada, expliquant que le père de famille était un homme bien, contrairement au fils. Un autre voisin aurait raconté qu’un jour il avait vu Shehada devant chez lui, et qu’après lui avoir demandé ce qu’il se passait, Shehada aurait répondu : "C’est juste mon fils qui se comporte encore comme un fou. Ce sont les médicaments. J’ai appelé la police donc je les attends". La semaine dernière, ce même voisin aurait même entendu des coups de feu provenant de la maison des Issa.

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Shehada Issa

"S'il y a un esprit maléfique, je crois qu'il se manifeste dans ma famille"

La personnalité paranoïaque d’Issa apparaissait notamment sur sa page Facebook, où quelques jours avant sa mort, il avait écrit que les membres de sa famille le contrôlaient pendant son sommeil, ou encore qu'ils "demandent aux gens de me violer et de me molester et font en sorte que j’ai l’air d’aimer ça", et même "s’il y a un diable ou un esprit maléfique, je crois vraiment qu’il se manifeste dans ma famille".
Une affaire mise en parallèle avec la condamnation d’un individu du même nom ayant été condamné après avoir agressé son ancien petit-copain à l’arme blanche, et pris en charge pas un hôpital psychiatrique, mais rien ne permet d’affirmer qu’il s’agisse du même Amir Issa.
Le drame familial ne s’arrête pas là. La mère de la victime et épouse de l’accusé a également été retrouvée sans vie au domicile des Issa, mais son décès étant antérieur à celui d’Amir, Shehada n’en a pas été inculpé. Il aurait même expliqué aux policiers qu’il avait tiré sur son fils après avoir vu le corps de sa femme. L’audience aura lieu le 11 avril.