A Rome, une image de Madonna est apparue comme par miracle en lieu et place d’une représentation de la Vierge à l’Enfant. "Like A Virgin" disait-elle en 1984 ?
Dimanche 24 avril, au petit matin, les habitants de Rome ont eu une drôle de surprise. Au croisement des rues Panico et San Celso près desquelles courre le Tibre, une Madone a pris place dans un oratoire - ou edicole - de la Sainte Vierge. Prisonnière d’un cadre de pierre datant du XIXème siècle, c’est une Madonna auréolée qui sourit aux passants.
De quoi susciter l’intérêt des badauds et des touristes car, outre la performance technique, l’espace ordinairement vide accueillait auparavant une authentique image sainte.
L'espace accueillait auparavant une représentation de la Vierge datant de 1867
En effet, le cadre était occupé par une image de 1867. Celle-ci représentait la Vierge Marie et l’enfant Jésus, accompagnés de Saint Philippe Néri, un protagoniste de la réforme catholique également connu sous le nom de "Saint de la joie".
Or en 2000, année marquant le jubilé de l’Eglise catholique de Rome, l’image sacrée fut retirée pour bénéficier d’une restauration. Elle n'a pas encore été replacée à l’angle de la Via di Panico et du Vicolo di San Celso, laissant un carré vide au-dessus de l’inscription latine "exaltavit humiles" (comprendre "il a exalté les humbles") en référence à l’apostolat de Saint Philippe Néri.
Il revient donc à la reine de la pop d’occuper ce sanctuaire, vêtu du bleu traditionnellement attribué à la Vierge. Le résultat d’un travail artistique complexe respectant les canons de l’art chrétien, et parfaitement adapté aux proportions du cadre.
Provocation ou hommage ?
A tel point que de nombreux badauds sont passés devant l’œuvre sans même déceler la supercherie. A l’inverse, un couple d’Italiens s’est spécialement rendu en moto sur le site pour prendre un selfie avec la Madone de la musique qu’ils ont trouvé "bellissima". D’autres se sont insurgés contre cette "provocation", et se demandant "quel crétin a fait ça", à l’instar d’un voisin de la scène.
Mais prêter à Madonna les attributs de Marie est avant tout un hommage populaire rendu à la superstar, qui est apparue "Like A Prayer" pour la sainte patronne. Reste à savoir si la ville de Rome préfèrera l’imitation à l’original.